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La sécurité publique, un défi difficile à relever

Philippe Pognan
22 décembre 2016

Après l’attentat terroriste meurtrier sur un marché de Noel, lundi soir à Berlin, les enquêteurs sont à la recherche d’un salafiste tunisien, Anis Amri.

Deutschland Berlin Sicherheitsmaßnahmen nach Anschlag
Image : Getty Images/AFP/C. Bilan

La question de la capacité ou de l’incapacité de l’Etat allemand et de ses services de sécurité à protéger les citoyens  suscite de vifs débats dans la presse, comme dans l’opinion publique.
    
"Le cas d‘Anis Amri montre clairement qu’il s’est produit un certain nombre de pannes", estime ainsi le quotidien régional  Mannheimer Morgen. Et le quotidien Kölner Stadtanzeiger s’insurge du fait "que l’on ne puisse apparemment pas contrôler ce jeune homme de 24 ans, alors que le procureur de la République avait déjà ouvert une enquête judiciaire contre lui, en raison de la préparation présumée d’un grave délit contre la sécurité de l’Etat. Qui peut-on contrôler alors, si l’on ne contrôle pas un tel individu?", s’interroge le journal de Cologne, qui conclut : "Si les reproches faits aux autorités devaient se confirmer, ce cas serait un exemple typique pour tout ce qui ne fonctionne  pas et qui explique pourquoi la population perd de plus en plus confiance en l’Etat !"

Photos d'Anis Amri sur les avis de recherche de la police allemandeImage : picture-alliance/dpa/Bundeskriminalamt

Le quotidien Frankfurter Rundschau remarque: "Après cet attentat nous discutons maintenant de ce que l’on doit faire pour éviter qu’un tel acte ne se reproduise, de ce que les autorités peuvent faire pour augmenter la sécurité. C’est bien joli ! Mais il ne faut pas perdre de vue qu’aucun Etat, aucune société ne peut empêcher que dans une ville de plusieurs millions d’habitants un individu quelconque pris d’une folie meurtrière tue des gens d’une manière ou d’une autre…"

La présence de policiers allemands a été renforcée dans la plupart des villes allemandes Image : Getty Images/A. Koerner

Le quotidien Die Welt estime lui aussi "qu’il est illusoire de croire que l’on puisse surveiller jour et nuit tous les islamistes radicaux présents en Allemagne. A l’avenir, les défis vont se multiplier pour les enquêteurs. Mais la réponse peut-elle être davantage de bracelets électroniques pour des individus fichés comme potentiellement dangereux, davantage de surveillance, davantage d’écoutes téléphoniques et un  ratissage généralisé de données ?", s’interroge l’éditorialiste.

 

La Cour de Justice européenne et les données électroniques 

 

La Cour européenne à Luxembourg a répondu mercredi de manière indirecte à la question du dernier quotidien cité , en décidant d'interdire dorénavant  aux services de sécurité des pays de l'UE de conserver de manière généralisée et indifférenciée les données des opérateurs télécoms.

Les deux tours de la Cour européenne de Justice à LuxembourgImage : picture-alliance/dpa/T. Frey

"Cette décision juridique survient à un moment surprenant, après ce qui s’est passé à Berlin, relève la taz, die tageszeitung. Mais quels sont les conséquences de ce verdict de la Cour de Justice européenne ? Si le recueil général de données englobant toute la population n’est plus autorisée, pour quels groupes de personnes et pour quelles raisons concrètes les services concernés pourront-il le faire désormais ? Certainement pas pour tous les musulmans ! Mais pour toutes les personnes à risque ? se demande le quotidien de Berlin qui conclut que l’on doit s’attendre à de vives discussions au cours des prochains mois."

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