"Ça a commencé par la toux. Chaque jour, je ne faisais que tousser avec des crachats. J'avais aussi des difficultés à respirer. C'est pourquoi je suis venue consulter dans cet hôpital pour qu'on sache de quelle maladie je suis en train de souffrir. On a conclu à un asthme bronchique."

C'est au centre de santé Christ roi, dans la commune de la N'Sele, que nous avons rencontré Madeleine Kaja. Celle-ci souffre d'asthme bronchique depuis quelques mois. La situation la met très mal à l'aise et elle a perdu plusieurs kilos suite aux difficultés auxquelles elle fait face au quotidien.

"C'est très difficile parce qu'il n'y a pas moyen de bien respirer. Surtout ça. La respiration est vraiment compliquée. Ce n'est pas facile. Vous pouvez tousser toute la journée. Vous crachez toute la journée aussi. Le médecin m'a prescrit les médicaments que je suis en train de prendre. A partir de ce traitement-là, je me sens quand-même soulagée", ajoute Madeleine Kaja.

Maladie chronique

L'asthme est une maladie chronique non transmissible, précise l'Organisation mondiale de la Santé sur son site internet. Les raisons peuvent être multiples : infections virales, allergies aux pollens, aux poils et aux plumes d'animaux. Mais aussi une forte pollution.

Kinshasa abrite plus de dix millions d'habitants. L'atmosphère y est fortement polluée, notamment par la poussière et le trafic automobile. C'est ce qui explique l'augmentation des cas d'asthme bronchique, selon le Dr. Bernard Nsongolo, médecin au centre hospitalier Christ roi.

Il affirme qu'"il y a des immondices partout. Des fois quand vous passez en ville, vous verrez des véhicules qui passent en plein air avec des immondices. Partout il y a des garages où on arrange des véhicules presque chaque jour avec des fumées. Sur la ville de Kinshasa il y a des usines où on fabrique je ne sais quoi. A deux mètres vous trouverez qu'il y a l'usine et il y a une autre personne qui vit de l'autre côté. C'est parmi les causes principales de la maladie appelée asthme bronchique à Kinshasa."

L'insalubrité demeure donc un problème majeur à la base de cette maladie à Kinshasa, et un problème de santé publique pour la République Démocratique du Congo, malgré les campagnes de sensibilisation des autorités congolaises.