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L'attiéké inscrit au patrimoine immatériel de l'Unesco

Ben Diakité
6 décembre 2024

L’attiéké, ce plat ancestral ivoirien, vient d’être inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Une personne travaille la semoule avec ses mains dans une bassine
En 2023, l"attiéké des lagunes" a été enregistré en indication géographique protégée puis mi-2024, labellisé en "marque collective", empêchant les semoules de manioc produites dans d'autres pays d'être commercialisées sous le nom d'"attiéké"Image : Issouf Sanogo/AFP

L'attiéké, ce plat ancestral ivoirien, vient d'être inscrit par l'Unesco sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. 

L'attiéké est une semoule de manioc légèrement aigre qui accompagne les poissons et les viandes en sauce, et fait partie de l'alimentation de tous les jours en Côte d'Ivoire et dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest.

La semoule est préparée à base de tubercules de manioc séchés, broyés et tamisés. La farine ainsi obtenue est mélangée à du manioc fermenté et enfin cuite à la vapeur.

Ecoutez le reportage en Côte d'Ivoire...

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Richesse culinaire

Les Ivoiriens saluent cette reconnaissance d'un savoir-faire culinaire.

"Mets incontournable de la richesse culinaire ivoirienne, et profondément enraciné dans le quotidien des communautés, l'attiéké est consommé tous les jours et à diverses cérémonies tels que les mariages, les baptêmes, les funérailles et les réunions communautaires", a expliqué Ramata Ly-Bakayoko, déléguée permanente de la Côte d'Ivoire auprès de l'Unseco, l'organisation onusienne pour l'éducation, les sciences et la culture.

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L'attiéké est un mets à base de semoule de manioc préparé essentiellement par les femmes originaires du sud de la Côte d'Ivoire.

Sa fabrication requiert beaucoup d'attention et un savoir-faire ancestral. "Je vais à Abobo (une commune du district d'Abidjan, ndlr) le matin pour aller piler mon manioc, explique Virginie Otokore. Je le presse pour que l'eau s'évacue. Quand on a eu les grains on tamise, on tape, et puis on fait sécher".

Reconnaissance mondiale

L'attiéké prêt à la consommation est mis dans un sachet plastique pour être transporté et commercialisé. Un mode de de conditionnement pas toujours de qualité, ce qui occasionne des pertes de chiffres d'affaires.

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Malgré ces difficultés, les vendeuses d'attiéké vivent de leur métier. Ce commerce est dominé par les femmes. Et les consommateurs ivoiriens sont férus de ce plat qu'ils dégustent sous diverses formes. 

Une cliente explique qu'on peut "le consommer tous les jours sans que l'on s'en lasse. Il passe bien avec les condiments, du poisson, des crabes. Ce que j'aime c'est du côté des Ebriés une sauce claire mélangée avec de l'huile rouge". 

La décision de l'Unesco d'inscrire l'attiéké sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité suscite chez les vendeurs et vendeuses de ce plat l'espoir de voir leurs ventes augmenter en bénéficiant de cette publicité mondiale.