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Au Bénin, une start-up lutte contre la déforestation

Claire Stéphane Sacramento
29 juillet 2021

Pour contribuer à la lutte contre la dégradation de l’environnement, des jeunes Béninois ont monté une start-up. Il s’agit du charbon Eco-Sika fait à base de déchets recyclés.

Au Bénin, plus de 62% des terres sont dégradées malgré diverses actions mises en œuvre par les autorités
Au Bénin, plus de 62% des terres sont dégradées malgré diverses actions mises en œuvre par les autoritésImage : Claire Stéphane Sacramento/DW

Oslyde Cham Glele Langanfin, étudiante en agronomie et spécialisée en "industries bioressources ", a choisi ARPY REIGNS pour son stage de fin de formation.

"Puisque je m’intéresse à la question environnementale, j’ai trouvé bon de venir ici parce que ça contribue non seulement à la valorisation des déchets, mais ce charbon permet aussi de lutter contre le changement climatique à travers l’atténuation de la déforestation. Je compte continuer sur cette lancée-là en trouvant des moyens plus innovants de faire du charbon écologique", explique la jeune étudiante.

Au Bénin, plus de 62% des terres sont dégradées malgré diverses actions mises en œuvre depuis l’élaboration du Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification en 1999.
 
Cette situation est causée en partie par la fabrication massive de charbon de bois, très prisé par les ménages pour la cuisson des aliments notamment.
 
Dans une entité située à environ 25 km de la capitale économique Cotonou, une équipe de jeunes gens, de femmes et d’hommes mouillent le maillot. Ils sont déterminés à faire changer d’attitude aux populations face aux dégâts de la déforestation.
 
A la base de cette initiative, un jeune béninois qui emploie et forme une douzaine d’autres.

Création d'emplois pour les jeunes

Sortir la jeunesse du chômage et élargir le cercle des défenseurs de l’environnement en fabriquant du charbon écologique. Voilà l’objectif que se fixe Roland ADJOVI, promoteur de la start-up "charbon Eco-Sika".
 
"La désertification, la déforestation, c’est ce qui m’a amené à réfléchir à une solution à cette pression que nous mettons sur nos forêts. Alors le charbon écologique vient résoudre le problème. Ça remplace le charbon de bois. Après la collecte des matières premières, tel que les feuilles de mais, les tiges de mais, toutes feuilles légères qui tombent des arbres. Il y a également les coques de coco, d’arachides, les peaux de bananes…  Il faut enlever les sachets, les fers. Ensuite, on passe à la carbonisation et après, on fait le second tri. Ce n’est qu’après ça que nous rentrons à l’usine pour faire le broyage de la matière carbonisée."

La start-up "charbon Eco-Sika" facilite la tâche aux consommateurs du charbon de boisImage : Claire Stéphane Sacramento/DW

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Processus de transformation

Après le broyage, la matière passe au mélangeur où d’autres éléments naturels y sont ajoutés.

C’est le moment de passer le produit dans une machine qui se charge de compacter et de sortir le charbon en briquettes.

"Ça reste au soleil pendant trois jours. Alors que si nous avions un four, avec deux heures de temps, le charbon serait déjà prêt pour la consommation."

Grâce à quelques appareils motorisés, cette équipe de jeunes a pu passer de 250 kilogrammes à 1 voire 2 tonnes de production de charbon écologique par jour.

"Il faut valoriser la jeunesse. Et il y a le chômage qui sévit. C’est vrai que nous sommes dans la lutte contre la déforestation mais nous sommes aussi dans du social. Il faut forcément réduire le temps de chômage en montrant aux jeunes qu’ils peuvent aussi entreprendre quelque chose pour s’en sortir. La particularité ici ce n’est pas les grands diplômes", se rejoiut Roland ADJOVI, promoteur du charbon Eco-Sika.

La start-up charbon Eco-Sika facilite par ailleurs la tâche aux consommateurs. Baronice ATINTO dit l’avoir expérimenté depuis un moment.

Ecoutez le reportage de Claire Stéphane Sacramento

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"Vraiment j’ai beaucoup apprécié parce que c’est encore plus économique parce que si par exemple j’utilise 250 francs cfa pour le charbon de bois, avec 100 francs seulement, je peux déjà cuisiner beaucoup de choses. Et ça participe à la protection de l’environnement et c’est aussi contre le déboisement progressif de la nature."

A cette allure, Roland Adjovi et sa jeune équipe pourront significativement aider à préserver la végétation. 

L’utilisation du charbon de bois étant ancrée dans la tradition béninoise, les populations pourront continuer à en utiliser sans détruire l’environnement.

 

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