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Au Mali, la sécurité est tributaire des moyens de l'armée

13 mai 2020

Le parlement allemand a entamé les discussions pour la prolongation et l'extension de la présence de militaires allemands au Mali. Si ce mandat est validé, il devrait aider la Minusma dans la lutte contre le terrorisme.

Des soldats maliens s'entraînent dans le cadre de l'EUTM
Des soldats maliens s'entraînent dans le cadre de l'EUTMImage : picture alliance/dpa/K. Palitza

"Les capacités des soldats maliens doivent être renforcées" (Heiko Maas)

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Le Bundestag discute depuis mercredi (13.05.20) de la prolongation du mandat des soldats allemands au sein de la mission de formation militaire de l’armée malienne (EUTM), ainsi que de l’augmentation de leur contingent.

Ce débat survient au parlement allemand alors que sur le terrain, l’armée malienne est toujours confrontée aux attaques des groupes terroristes.

Dimanche (10.05.20), trois soldats de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont ainsi été tués. Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a déclaré que les responsables de ces attaques terroristes seront arrêtés puis traduits en justice.

Plus de formation

Depuis 2012, des milliers de civils ont perdu la vie et des centaines de milliers d’entre eux ont dû fuir le Mali. Selon Boubacar Salif Traoré, expert en sécurité dans l'espace G5 Sahel, l’amélioration de la sécurité dans le pays passe par la formation.

Le ministre des Affaires étrangères soutient la présence militaire allemande au MaliImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

"Le renforcement des capacités, notamment la formation des brigades GTIA, les brigades interarmées. Il y a beaucoup d’instructeurs militaires qui ont de réelles capacités. Ces instructeurs doivent sans doute bénéficier d’un renforcement de capacités pour se remettre à jour face aux enjeux. Il faut notamment que dans la formation on puisse apprendre aux militaires à agir sur le terrain dans le respect des questions liées aux droits de l’Homme."  

Le Mali représente l’un des deux théâtres d’opération de l’armée allemande à l’étranger. "Cette intervention restera difficile", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, en mettant aussi un accent sur la formation des forces armées maliennes (Fama). 

"Les capacités des soldats maliens doivent être renforcées. Ils doivent être formés de manière décentralisée, plus près de leurs zones d’opération. Nous voulons améliorer leur formation, qu’elle soit plus pratique. Nous souhaitons que l’armée agisse de manière indépendante."

Renforcement de la présence de la Bundeswehr

L’Allemagne est présente au Mali à travers la Minusma et l’EUTM. Le nombre de soldats allemands au sein de l’EUTM devrait passer à 450, soit 100 soldats de plus qu’aujourd’hui. 1.100 soldats participent déjà à l’intervention de la Minusma au Mali.

Plus de moyens aériens sont nécessairesImage : picture-alliance/dpa/Bundeswehr/M. Tessensohn

Le nombre de soldats de la Bundeswehr devrait alors passer à 1.550 dans le pays. La présence allemande dans le pays passe par des "moyens aériens pour le renseignement, la surveillance et la reconnaissance", selon Sean Smith, chercheur en opérations de maintien de la paix pour le Centre des civils en conflits (CIVIC). Il ajoute que la Minusma manque de ce type de moyens :

"Les moyens aériens sont très importants. C’est le moyen le plus rapide pour répondre aux menaces contre les civils, pour intervenir dans toutes les régions du Mali. C’est très difficile pour la Minusma de se déplacer par la route. Pour déployer les troupes par la route, cela prend beaucoup de temps."

Manque de moyens aériens

Plus de soldats allemands au Mali pourraient aider la Minusma à mieux se déployer pour lutter contre les groupes terroristes. Cette opération des Nations unies manque de moyens aériens dans les régions de Mopti et de Kidal, limitant ainsi sa capacité à réagir aux menaces contre les civils, selon Sean Smith.   

Le territoire malien est de plus d’un million de kilomètres carré et les distances entre deux villes notamment dans l’extrême-nord s’étendent à des centaines de kilomètres, selon Boubacar Salif Traoré, directeur du cabinet Afriglob conseil.

Il constate que les populations se plaignent de la lenteur des interventions : "Il y a un manque de formation mais il y a aussi un manque cruel de matériels".

Au parlement allemand mercredi, la ministre allemande de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer a déclaré que le chemin entamé en Afrique de l’ouest doit être poursuivi avec les partenaires.