1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Au Mali, l'opposition rejette la main tendue d'IBK

15 juin 2020

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé les membres de cette coalition au dialogue. Un appel qui n’a, pour l'instant, pas reçu un écho favorable.

Le président malien appelé à démissionner
Le président malien appelé à démissionner Image : picture-alliance/dpa/Maxppp/Mousse

Au cours de cette adresse à la nation dimanche (14.06.20), le président Ibrahim Boubacar Keïta a pris acte des critiques formulées par la coalition du 5 juin, dirigée par l’imam Mahmoud Dicko. Dans la foulée, il a appelé les membres de cette coalition au dialogue.

"Je me réjouis de la perspective de rencontrer bientôt les acteurs du Mouvement du 5 juin", a en effet déclaré en substance le dirigeant malien. Mais cette main tendue a été rejetée par Issa Kaou Djime, l’un des porte-parole du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dont le porte-flambeau est l’imam Mahmoud Dicko, à l'origine de la fronde contre IBK.

Issa Kaou Djime : "Nous sommes déterminés à faire partir IBK "

This browser does not support the audio element.

"Est-ce qu’on est au stade du dialogue? L’école est fermée. Il parle du dialogue avec les syndicats. Il ne fait pas allusion à la disparition de l’honorable Soumaïla Cissé (Il avait été enlevé le 25 mars avec une douzaine de membres de sa délégation alors qu'il se déplaçait dans son fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, en campagne pour les élections législatives du 29 mars, ndlr). Il ne fait pas allusion à l’accord d’Alger (signé en 2015, ndlr). Il ne fait pas allusion à tous ces détournements. Il pense que le peuple malien n’a pas  conscience du problème du Mali. Les problèmes du Mali, c’est lui-même. Et nous sommes déterminés pour qu’il parte. Et il partira, s’il plaît à Dieu", indique Issa Kaou Djime.

Le chef du Département de Sociologie et d'Anthropologie de la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, lui, n’exige pas la démission du président Ibrahim Boubacar Keita.

Bréma Ely Dicko : "Le président aurait dû anticiper"

This browser does not support the audio element.

Bréma Ely Dicko fustige toutefois la "vacuité" du discours qui n’apporte rien de nouveau dans le contexte socio-politique et sécuritaire tendu du Mali. Selon lui,  "si vraiment il suivait les dossiers, il aurait dû anticiper. Quand il parle de la question de la santé, quand il parle de la question de la sécurité. C’est exactement le même discours depuis son arrivée au pouvoir (en 2013, ndlr). Le seul avantage de son intervention d’hier soir, c’est de rassurer les Maliens sur son état de santé. Et au moins sa lucidité encore à diriger les affaires du pays. Donc, c’est plutôt  ça. Mais, sinon sur le fond, il n’y a pas eu d’informations nouvelles."

Président démocratiquement élu

Ces critiques sont balayées par le Premier Secrétaire à la Communication du bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM).

"Au nom de la liberté d’expression qui est aussi consacrée par la Constitution, il est en droit de dire ce qu’il est en train de dire. Simplement, je reste républicain, démocrate et constitutionnel. Le président a été démocratiquement élu. Et il est ouvert à tout citoyen, résident ou non" souligne Boubacar Touré qui est aussi le chef de cabinet du président malien.

Boubacar Touré : "Le président a été démocratiquement élu"

This browser does not support the audio element.

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) appelle les Maliens à une nouvelle manifestation  vendredi (19.06.20) à Bamako, pour réitérer son appel à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita. Celui-ci a été réélu en août 2018, son mandat doit normalement s’achever dans trois ans.

Passer la section Sur le même thème