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Un an après, Mahamadou Issoufou condamne le putsch au Niger

16 août 2024

Dans une lettre envoyée à la fondation Mo Ibrahim, l’ancien président nigérien précise que pour lui, le maintien de la stabilité est essentiel.

Mahamadou Issoufou lors d'un discours en 2019
Mahamadou Issoufou a pour la première fois explicitement condamné le coup d'État (Photo d'illustration)Image : Boureima Hama/AFP

Le 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d'État qui s’est soldé par l’avènement des militaires au pouvoir. Depuis, l’ancien président déchu et d’autres personnalités de son régime, ont été faits prisonniers. Un an plus tard, Mahamadou Issoufou, son prédécesseur, publie une lettre condamnant le putsch.

Une lettre qui fait suite à la pression de la fondation Mo Ibrahim, qui lui a décerné le prix de la gouvernance en 2020 et qui lui a demandé de clarifier sa position sur ce putsch. L’ancien président estime qu’il avait déjà, dans un tweet, condamné ce coup d’Etat.

"Cette demande va permettre de mettre de l’huile dans les rouages de la médiation" (Kag Sanoussi)

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Kag Sanoussi, président de l'Institut International de gestion des conflits, s’interroge sur la plus-value de cette demande qui intervient un an après le putsch. Il dit espérer que cela contribuera à la stabilisation du Niger.
 
"La seule chose qui marche selon notre point de vue, ce sont tous les travaux en termes de médiation. Nous avons compris que la force n’apporte pas la réponse. Nous avons un coup d’état qui est constaté aujourd’hui, cela va faire un an que le président Bazoum n’est plus aux affaires, il y a d’autres autorités, et donc, c’est le travail de la médiation qui fait en sorte qu’on essaye de rapprocher les points de vue pour permettre d’une part qu’on puisse libérer les prisonniers et d’autres pour que le Niger retrouve sa stabilité", précise l’analyste.

Pour lui, "si cette demande va permettre de mettre de l’huile dans les rouages pour faire en sorte que la question de la médiation puisse progresser c’est une bonne chose. Mais nous avons aujourd’hui l’actualité qui fait que l'État nigérien avance par rapport à ses projets, mais nous savons que le dialogue est le chemin par lequel on obtient des solutions durables".

Les limites du prix Mo Ibrahim

Tidiane Dioh est consultant international. Il place le curseur sur l’essence même de ce prix décerné par la Fondation Mo Ibrahim qui octroie des prix auxchefs d'État africains qui ont accepté l’alternance démocratique.
 
"Finalement, ce prix, peut-être qu’il juge trop vite l’action politique des gens. Or, un homme politique, surtout un homme politique au long cours, il faut le juger une fois qu’il est sorti de sa fonction et lui donner un ou deux ans de répit. En tout cas, beaucoup de Nigériens considèrent que son rôle celui du président Issoufou n’a pas été très clair", souligne Tidiane Dioh.

"Il faudra probablement attendre la sortie du président Bazoum pour qu’il dise réellement ce que lui en tant que chef d’état et surtout en tant que quelqu’un qui a été très proche du président Issoufou, voir même son dauphin comment il a vécu le rôle du président Issoufou pendant ces évènements et un peu avant ces évènements."
 
Dans sa lettre à la fondation Mo Ibrahim, Mahamadou Issoufou rappelle que son fils, l’ancien ministre du Pétrole, est également détenu par les militaires. Une détention interprétée par certains Nigériens comme une façon pour les militaires de faire taire les spéculations quant à leur proximité avec Mahamadou Issoufou.