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Le sort des femmes qui ont fui Boko Haram pose problème

Ishiaka Adegboye
2 décembre 2019

Certaines de ces femmes ont réussi à fuir leurs ravisseurs. D'autres ont laissé derrière elle un mari djihadiste. Une fois de retour chez elles, celles-ci sont rejetées par leurs proches.

Nigeria - Heimkehr der Chibok Mädchen
Image : picture-alliance/dpa/AP/O. Gbemiga

"J'avais 13 ans quand ils m'ont emmené de force" (Maryam Umar Abbas)

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Un rapport de l'International crisis group souligne la cruauté du sort des femmes qui ont fui  les islamistes de Boko Haram.

 Maryam Umar Abbas  a été contrainte par les membres de Boko Haram de combattre à leurs côtés. Son père a été tué lorsque leur domicile de Bala Da Warzu, dans l'extrême nord du Nigeria, a été attaqué par Boko Haram.

Désormais libre, elle évoque sa difficile réinsertion auprès de ses proches.

"J'avais 13 ans quand ils m'ont emmené de force, ils m'ont proposé en mariage à un des leurs et j’ai eu deux enfants. Ensuite je me suis enfui pour Pulka. Là-bas encore il y a avait des difficultés, il n'y avait pas d'eau. Et puis la discrimination persistait du fait que j'étais une ancienne combattante de Boko Haram. C'est la raison pour laquelle j'ai quitté Pulka pour Maiduguri et c'est l'agence Neem Foundation qui s’occupe maintenant de nous", témoigne-t-elle.

Retour d'une partie des écolières enlevé à Chibok (Nigeria) en avril 2014Image : Reuters/A. Sotunde

Conditions difficiles

Vincent Foucher, chercheur à l'International crisis group parle des difficiles conditions de vie des ex-combattantes de Boko Haram. Il estime que le gouvernement nigérian doit venir en aide à ces femmes.

"Elles habitent très souvent sans protection, sans mari sans famille, elles sont soumises à des abus. On entend parler de "survival sex", quasiment de la prostitution et on entend qu'un certain nombre de ces femmes commencent à retourner vers Boko Haram parce que les conditions de retour sont mauvaises," soutient le chercheur

Les femmes qui ont fui Boko Haram, au lieu d'être considérées comme des victimes, sont le plus souvent rejetées et stigmatisées. Leur réinsertion