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Au Nigeria, les élèves libérés mais des doutes demeurent

18 décembre 2020

Au moins 300 élèves dont le rapt avait été revendiqué par le groupe djihadiste Boko Haram ont été relâchés par leurs ravisseurs. Mais de nombreuses questions demeurent.

 "344 élèves libérés et transférés à Katsina" : une belle opération pour les autorités locales.
Image : Afolabi Sotunde/Reuters

Les élèves avaient été enlevés vendredi (28.12.2020) par des hommes armés dans le nord-ouest du pays. C’est donc une belle opération du gouvernement local de l’Etat de Katsina même si le nombre exact d'élèves libérés reste pour l'heure à déterminer, de même que les conditions de leur libération.

 "C'est un énorme soulagement pour tout le pays et la communauté internationale", a twitté le président Muhammadu Buhari.

Le gouverneur de l'Etat, Aminu Bello Masari, parle de son côté d'un rapt organisé par des hommes armés, surnommés des "bandits".

"Nous avons formé un comité composé des responsables de la police et de l'armée, ainsi que de mes propres conseillers et d'autres membres de la société civile qui ont mené une campagne pour leur libération et ils l'ont obtenue par le biais de négociations... Il n'y a pas eu d'argent en jeu. C'était des bandits", a déclaré le gouverneur Bello Masari. 

Des doutes demeurent

Toutefois, le dénouement de l’affaire telle que racontée par gouverneur de Katsina ne convainc pas, notamment sur la nature des ravisseurs.

La libération rapide des élèves après huit jours de détention, comparativement aux filles de Chibock qui sont restées en captivité des années durant – certaines encore jusqu’à ce jour – soulève des questions.

Même si la méthode employée ressemble à celle de Boko Haram, des doutes demeurent, estime Thomas Mösch, le responsable de la rédaction haoussa de la DW.

"L’enlèvement ressemble à la méthode employée par Boko Haram mais la rapidité avec laquelle les élèves ont été libérés crée des doutes sur le groupe qui a opéré l’enlèvement. Ce n’est pas tellement évident que Boko Haram ait relâché les enfants aussi vite sans vraiment négocier. Ce qui est probable, c’est que Boko Haram faction Shekau se soit lié à un autre groupe armé pour mener l'opération", a estimé Thomas Mösch. 

L'emprise de Boko Haram

Image : Yusuf Ibrahim Jargaba/DW

Abubakar Shekau a en effet revendiqué jeudi (17 décembre) cet enlèvement. Celui-ci dirige une faction issue de la scission en 2016 de Boko Haram, l’autre partie étant l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. 

Selon plusieurs sources, ce rapt a donc été coordonné par Abubakar Shekau, en collaboration avec deux autres groupes armés qui terrorisent les populations dans le nord-ouest du pays et organisent des enlèvements et des vols de bétail.

D'après des témoignages de jeunes garçons qui ont réussi à s'échapper, les otages avaient été divisés en plusieurs groupes le soir même de leur enlèvement.

Des sources sécuritaires proches du dossier indiquent par ailleurs que des élèves qui seraient aux mains de la faction d'Abubakar Shekau seraient toujours en détention. 

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