Au nom du sport ?
28 janvier 2014Selon le quotidien britannique The Guardian, 382 ouvriers népalais sont morts ces deux dernières années au Qatar, remarque la Süddeutsche Zeitung. Quant aux ouvriers qui survivent, ils sont soumis à des conditions de travail indignes. Au Qatar, le pays le plus riche du monde après le Luxembourg, les ouvriers népalais travaillent dans des conditions proches de l'esclavage. Est-ce vraiment un fondement idéal pour une fête sportive, s'interroge le journal ? La « charte » élaborée par le comité d'organisation n'est que de la poudre aux yeux. Elle vise seulement à faire bonne impression.
Impressionner le monde, c'est aussi ce que veut faire le président russe avec l'organisation des Jeux olympiques de Sotchi. Et c'est réussi, commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung. À Sotchi, Vladimir Poutine présente « sa » Russie. Il montre qu'une station balnéaire subtropicale peut se transformer en station de sports d'hiver si lui l'a décidé. Les conséquences de cette transformation sont la corruption, la destruction de l'environnement et un pouvoir arbitraire envers tous ceux qui ont tenté de s'y opposer. Sotchi, déplore le quotidien, représente le modèle selon lequel Vladimir Poutine veut développer la Russie.
Vladimir Poutine est également en photo dans Die Welt, marchant dans la neige un bouquet de roses rouges à la main. Mais ce n'est pas au sujet des Jeux olympiques de Sotchi. Le président russe a participé lundi à une cérémonie pour commémorer la fin du siège de Leningrad, il y a 70 ans. Les troupes allemandes avaient bloqué la ville pendant 900 jours, un million de personnes – dont le frère de Vladimir Poutine – y ont laissé leur vie, souligne le journal.
Le 27 janvier marque également la libération du camp d'extermination d'Auschwitz. En Allemagne, cette journée est dédiée depuis 1996 aux victimes du national-socialisme. Certains rituels sont nécessaires pour que les citoyens d'un pays se rappellent leur histoire commune ainsi que les responsabilités qui en découlent, explique die tageszeitung qui se félicite d'avoir vu, pour la première fois, un survivant du siège de Leningrad témoigner devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement. Contrairement à l'Holocauste, la guerre menée par les nazis pour conquérir l'Union soviétique menace en effet de tomber dans l'oubli.