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Au Tchad, la tension reste palpable à Faya-Largeau

Blaise Dariustone
23 novembre 2021

Malgré l'annulation de la décision du gouverneur de saisir tous les véhicules qui ne sont pas en règle, les populations demandent la démission de ce dernier.

Région du Tibesti dans le nord du Tchad (photo d'illustration)
Région du Tibesti dans le nord du Tchad (photo d'illustration)Image : Universität zu Köln/Adam Polczyk

Selon les autorités locales, cette décision est liée à la volonté du gouvernement tchadien de lutter contre le banditisme et l’insécurité dans la province du Borkou, où circulent des trafiquants de drogue et d’or entre le Tchad, la Libye, le Niger et le Soudan.

"Nous avons décidé d’instaurer l’autorité de l’Etat et d’assurer la sécurité de la province. Ce sont ces trafiquants qui ont incité la jeunesse à se révolter pour qu’on puisse les laisser faire comme avant. Actuellement, la situation est calme. Il y a une commission qui a été créée qui est en train de voir ce que veulent les jeunes exactement. ’’ se défend  le gouverneur de Faya-Largeau, Ismat Acheik.    

Ras-le-bol "légitime" des populations

Ce n’est pas la première fois que des décisions publiques sont contestées dans cette localité. La population est non seulement mécontente de l’éclatement de l’ancienne province du Borkou-Ennedi-Tibesti mais elle accuse aussi le pouvoir de piller les ressources en or de la région.  

Lire aussi : Combats entre l'armée et un comité d’autodéfense dans une zone aurifère du Tchad

Pour le politologue Evariste Ngarlem Toldé, cette réaction de la population de Faya-Largeau est légitime.‘’Le Borkou ne bénéficie pas des revenus tirés de l’exploitation de ses ressources en or. C’est un secret de polichinelle que les régions et provinces ne bénéficient pas de leurs richesses et cela met en colère les habitants. Il y a eu un projet de réhabilitation du BET (Borkou-Ennedi-Tibesti) mais aujourd’hui, si vous allez à Faya-Largeau vous ne verrez même pas l’impact de cette réhabilitation. Le Borkou c’est vraiment une province qui a été laissée pour compte. Cette réaction de la population n’est que le corollaire d’une situation qui dure et en agissant ainsi, elle veut attirer l’attention des décideurs et des pouvoirs publics sur une région qui n’a que trop souffert.’’ estime le politologue. 

Ecoutez les précisions de Blaise Dariustone

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La province du Borkou, créée en février 2008 par démembrement de l'ancienne région du Borkou-Ennedi-Tibesti, pour faire place à trois nouvelles régions, est quasiment une zone de non-droit où prospère le trafic de drogue et d’or conduit par des contrebandier tchadiens ou étrangers.
 

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais
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