Nous sommes au quartier Walia, dans la commune du 9e arrondissement de la ville de N'Djamena, la capitale tchadienne. Ici, les points de distributions des cartes d'électeurs sont quasiment déserts.

Dans le carré dix, trois électeurs seulement sont venus vers 9 heures pour retirer leurs cartes afin de voter le 17 décembre prochain. Si l'un d'entre eux a pu avoir sa carte, les deux autres, bien que leurs noms figurent sur la liste des électeurs inscrits, n'ont pas pu obtenir le précieux document. Mariam Kadidja est ainsi un peu découragée : "J'ai déjà fait au moins trois carrés, mais je n'ai pas trouvé ma carte", déplore-t-elle au micro de la DW. "Et c'est beaucoup d'électeurs qui ont le même problème que moi. Là, je suis découragé donc je vais retourner à la maison''.

Appels au vote

Contrairement à Mariam Kadidja, le jeune Dieudonné Kouladoum, qui a pu retirer sa carte au quartier Chagoua, dans le carré onze, est très content : "Je suis content d'avoir ma carte d'électeur aujourd'hui. Le 17 décembre prochain, je vais enfin faire valoir mon droit. Contrairement à ceux qui veulent boycotter ce référendum, moi je leur demande d'aller voter''.

Dans ce carré onze, les agents chargés de distribuer les cartes aux électeurs se sont contentés de les confier au chef de carré, nommé Bilal Moumine. Celui-ci se plaint du manque d'engouement des électeurs pour retirer leurs cartes. 

Dysfonctionnements

"Il y a les cartes d'électeurs, mais les gens ne viennent pas massivement les chercher", raconte Bilal Moumine. "Autre problème : ceux qui sont chargés de distribuer ces cartes ne sont pas venus, donc c'est moi qui m'occupe de la distribution. Ce que je dois conseiller aux gens de ma circonscription, c'est qu'ils viennent retirer leur carte et votent massivement le 17 décembre. Devant les urnes, ils sont seuls, ils peuvent choisir le Oui pour l'Etat unitaire ou le Non pour l'Etat fédéral. Leur choix est très important, donc qu'ils viennent massivement, je les exhorte à le faire''.

Contactés au sujet de ces dysfonctionnements constatés, aucun responsable de la Commission nationale chargée de l'organisation de ce référendum n'a souhaité se prononcer. A noter que se sont plus de huit millions et demi de Tchadiens en âge de voter qui sont appelés à se prononcer lors du référendum constitutionnel du 17 décembre. Le scrutin consiste à permettre aux Tchadiens de choisir entre un Etat unitaire ou un Etat fédéral.