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Au Tchad, une jeunesse en quête d’emplois

13 mai 2024

A Moundou, la capitale économique du pays, le chômage frappe durement la jeunesse, qui lance un appel à l’aide au président élu Mahamat Idriss Déby.

Des électeurs devant un bureau de vote
L'Union européenne s'est inquiétée lundi 13 mai de "violences post-électorales" au Tchad Image : Emmanuel Ali Golmem/DW

A Moundou, deuxième ville du Tchad et capitale économique du pays, de nombreux jeunes, qui ont parfois quitté l'école assez tôt, sont confrontés à la fois au chômage et à la hausse des prix. Suite à l’élection présidentielle du 6 mai dernier remportée par Mahamat Idriss Déby, ceux-ci attendent du pouvoir des actions concrètes pour améliorer leurs conditions de vie. 

C’est le cas de Allahinssem Miangana, jeune diplômé en technique commerciale, reconverti en vendeur de crédits téléphonique et Djédoumboum Sadrack, diplômé en sociologie, tous deux sortis de l’Université de Moundou, sont en quête d’emploi.  

Comme de nombreux jeunes de la capitale économique ils affirment que le manque d’emploi demeure leur principale difficulté. 

"Nous on pensait qu’après avoir fini, l’Etat allait nous aider, par des projets ou bien d’autres financements mais ce n’est pas le cas et cela fait qu’il y a du désespoir, explique Allahinssem Miangana. Nous sommes obligés de retourner au champ, même au champ nous avons toujours des difficultés avec les éleveurs et à chaque fois il y a ce problème encore. Ce n’est pas facile de vivre dans ce pays".

Ecoutez le reportage à Moundou...

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Infrastructures et insécurité 

Selon Djédoumboum Sadrack, "les difficultés que rencontrent les jeunes de Moundou, c’est selon les emplois. Il n’y a pas un bon emploi pour eux. Beaucoup ont fini mais ne sont pas embauchés et s’adonnent au business". 

Au-delà de la problématique de l’emploi, plusieurs autres difficultés touchent particulièrement la jeunesse de Moundou et entravent ainsi son épanouissement, et le développement harmonieux de la province.  

Pour Maskemngar Djim Black, directeur de la Maison de la culture, il faut "la paix, l’électricité, l’eau et des voies de communication. Il y a 20 ans on n’a pas de route dans la ville de Moundou. Il n’est pas facile de quitter N’djaména et venir à Moundou en quatre heures. Il faut douze heures. A la saison des pluies, les départements sont enclavés. Il faudrait que le futur président prenne cela en compte. Il y a l’insécurité dans le domaine des éleveurs et agriculteurs qui a des ricochets sur la jeunesse. Il faudrait que le futur président résolve ce problème d’éleveur-agriculteurs". 

Des manifestations avaient eu lieu, dont à Moundou, en octobre 2022 contre la prolongation de la période de transition Image : Hyacinthe Ndolenodji/REUTERS

L’emploi avant tout

Les jeunes résidents de la capitale économique Moundou souhaitent voir des initiatives visant à améliorer l'accès à l'éducation, à créer des opportunités d'emploi et à promouvoir le développement durable. 

L’un d’entre eux explique que "beaucoup de gens ont quitté le pays parce qu’il n’y a pas d’occupations, ni de financement, rien qui occupe les jeunes dans la ville. Celui qui doit être à la tête doit écouter le peuple d’abord et de financer les jeunes dans l’entreprenariat. Nous voulons être indépendant. Que chacun ait au moins un repas par jour. C’est tout ce que nous souhaitons, la paix, la transparence, la justice, la méritocratie".  

De nombreux jeunes de Moundou espèrent donc que leurs préoccupations seront prises en compte afin de mettre en place des projets concrets et durables qui répondent à leurs aspirations et à leurs besoins.