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Au Togo, les municipales se préparent sous haute tension

7 juillet 2025

L’opposition et la société civile réclament le report du scrutin, dénonçant la répression des récentes manifestations et un processus électoral opaque.

Soulèvement dans les rues du Togo
Au Togo, la campagne pour les municipales a commencé sous haute tensionImage : AP

La campagne électorale au Togo a démarré, mais timidement, surtout à l’intérieur du pays.

Du côté de la majorité présidentielle, le ton de la campagne a été très tôt donné.
"Nous irons décliner le programme parce que chaque commune a son programme. Nous allons privilégier le porte-à-porte. Nous devons avoir 100%", a dit à la DW Dokissime Gnama Latta du parti Unir.

"Je peux vous assurer que les premiers jours de cette campagne sont très riches et très intenses . L’ambiance sur le terrain est globalement positive", assure Louis Kamako, candidat  du mouvement politique La main de Dieu

L'opposition réclame le report du scrutin

Pendant ce temps, des partis de l’opposition et des organisations de la société civile exigent le report sine die de ces élections municipales pour plusieurs raisons concernant surtout les tensions dans le pays

Pour le politologue Paul Amégankpo, directeur de l’institut Tambarma, "la tenue de ces élections s'inscrit dans un contexte politique national empreint  de tension multiple".

Il décrit la situation en ces termes : "d'abord, les tensions sociales issues de l'arrestation de l’artiste Aamron et des manifestations conséquentes réprimées dans la violence par les forces de sécurité créent une ambiance de démoralisation et de désenchantement de l'opinion publique par rapport à ces élections".

La CENI critiquée pour la mauvaise gestion de la criseImage : Matteo Fraschini Koffi/AFP

La CENI critiquée pour sa gestion du processus électoral

Le politologue pointe le changement constitutionnel, la lassitude électorale et des conditions de vote jugées peu crédibles.
"Surtout, le mandat de la CENI, qui était caduque depuis juin 2023 et dont le renouvellement peine à être effectué", dit-il.

"À partir du moment où l’organe de gestion des élections n’arrive pas à rassurer les parties prenantes quant à leur transparence et leur crédibilité, cela jette un discrédit sur la tenue des élections", estime-t-il.

La crédibilité du scrutin à venir pèsera lourd sur la légitimité de la décentralisation et des institutions locales qui en seront issues.