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L’avenir des centrales nucléaires divise l’Europe

21 janvier 2022

Un projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires porté par la France ne plaît pas certains de ses voisins européens.

La centrale nucléaire de Doel près de Anvers en Belgique
Image : Oliver Berg/dpa/picture alliance

Le projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz soutenu par la France a été dévoilé le 31 décembre dernier par la Commission européenne. Mais sa mise en oeuvre est loin d'être acquise. L’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg ont déjà fait savoir qu'ils s'y opposeraient. 

Ce dossier est apparemment le premier couac entre le nouveau gouvernement allemand, dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, et Paris. "L'Allemagne est en désaccord avec la France sur la proposition européenne", a fait savoir Anna Lührmann, la secrétaire d'Etat allemande aux Affaires européennes.

A (re)lire également : Nucléaire : la césure de Fukushima

Pour sa part, l'Autriche, farouchement antinucléaire au point que son unique centrale n'a jamais fonctionné, ne décolère pas contre le projet de label "vert" en Europe. 
Pour Stefan Zach, porte-parole du groupe énergétique autrichien EVN, "il existe une loi constitutionnelle en Autriche qui interdit l'utilisation de l'énergie nucléaire même pour la production d'électricité, ce qui signifie que pour l'Autriche, ce type d'énergie n'est pas une option."

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La France veut relancer sa filière nucléaire qu’elle considère comme une source d'électricité stable et décarbonée. A l'inverse, après la catastrophe industrielle de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011, l’Allemagne a décidé de se passer de l'atome en fermant progressivement ses centrales encore en activité. Ce sera encore le cas à la fin de cette année. 

Balance bénéfice-risque

Steffen Hebestreit est porte-parole du gouvernement : "Les propositions de la Commission européenne concernant le gaz sont conformes à la position du gouvernement allemand, même si une telle proposition n'aurait pas été nécessaire de notre point de vue. En revanche, nous rejetons expressément la proposition sur l'énergie nucléaire. L'Allemagne a défendu sa position de façon constante sur cette question auprès de la Commission européenne à plusieurs reprises."

Et pour cause, selon le porte-parole du gouvernement allemand, la balance bénéfice-risque reste négative : "Nous pensons que la technologie nucléaire est dangereuse. Et nous pensons toujours que la question des déchets n'est pas résolue."

Cependant, malgré ces divergences, l'Allemagne ne cherchera pas de conflit avec la France qui vient de prendre la présidence tournante de l'UE en janvier, a déclaré Anna Lührmann, la secrétaire d'Etat allemande aux Affaires européennes.  

Dans sa démarche en faveur du nucléaire, la France est suivie par des pays d'Europe centrale comme la Pologne ou la République tchèque. Ces Etats, qui doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes, réclamaient un tel texte.