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Avenir incertain de la coalition au pouvoir en Allemagne

Audrey Parmentier
2 juillet 2018

Horst Seehofer (CSU) menace de quitter le gouvernement d'Angela Merkel (CDU) suite à leur différend non-réglé sur la politique d'asile. La coalition en danger?

Spitzentreffen von CDU und CSU
Image : picture-alliance/dpa/T. Hase

En Allemagne les réunions de la CDU et de la CSU ont duré tard dans la nuit. Elles se poursuivent d'ailleurs ce matin.

Pour Horst Seehofer, les mesures de politique migratoire obtenues par Angela Merkel lors du sommet européen de vendredi dernier (29.06.2018) ne sont pas suffisantes.

Le ministre de l'Intérieur et président de la CSU a désormais trois options : continuer à défendre la ligne dure, au risque de détruire l'Union et la grande coalition, abandonner son idée de reconduire les migrants à la frontière, ou encore démissionner de ses deux postes.

La coalition gouvernementale suspendue à la politique migratoireImage : picture-alliance/AP Photo/M. Brabo

Conciliation sans effet

Horst Seehofer a été clair: ce que la chancelière a obtenu lors du sommet européen de Bruxelles n'est pas suffisant. Le ministre de l'Intérieur a également précisé que l'entretien de conciliation qu'il avait eu samedi soir avec Angela Merkel avait été sans effet.

De retour de Bruxelles, Angela Merkel avait notamment annoncé avoir obtenu des accords bilatéraux avec Athènes et Madrid: la Grèce et l'Espagne reprendront ainsi les migrants qui arrivent à la frontière germano-autrichienne, s'ils ont été enregistrés au préalable dans l'un de ces deux pays.

Plusieurs députés de la CSU ont exprimé une certaine satisfaction tout en précisant qu'il y avait encore beaucoup à faire.

Samedi, la chancelière a dit que 14 autres pays de l'Union Européenne lui avaient garanti des accords de principes similaires. Or trois pays ont immédiatement démenti ces propos: la République tchèque, la Hongrie et la Pologne.

Autrement dit les trois pays qui sont farouchement opposés à la politique d'accueil des migrants longtemps défendue par Angela Merkel.

Image : picture-alliance/S.Babbar

Les cadres de la CSU changent d'attitude

Alexander Dobrindt, le chef des députés du parti bavarois, s'est montré beaucoup plus circonspect à l'égard du plan de la chancelière.

Et pourtant, Angela Merkel a vraiment tout fait pour amadouer son alliée, la CSU, et pour convaincre Horst Seehofer de renoncer à des mesures anti-immigration unilatérales. Elle a en effet proposé que les migrants arrivant en Allemagne ne soient plus disséminés dans le pays comme c'est actuellement le cas, mais placés dans des "centres d'ancrage", sortes de centres de rétention jusqu'à ce que leurs dossiers soient examinés.

Elle s'est aussi prononcée - pour mieux repérer les migrants- en faveur d'un renforcement des contrôles  aux frontières. Autant de mesures qui, selon Angela Merkel elle même, équivalent aux exigences de son ministre de l'Intérieur :

"Ce qui se joue là est sérieux, tout le monde le sait. J'aimerais que la CDU et la CSU continuent à travailler ensemble, car ensemble, nous sommes  très forts. Mais d'un autre côté, je ne veux pas que les décisions soient prises de manière unilatérale, sans accord et aux dépends de pays tiers."

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