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Avenir incertain pour le Pacte migratoire de l'ONU

10 décembre 2018

Le Pacte mondial sur les migrations a été adopté par les représentants de 150 pays à Marrakech. Mais l'absence de certains poids lourds comme les Etats-Unis fragilise sa légitimité.

Marokko UN-Migrationspakt in Marrakesch
Image : picture-alliance/dpa/E. Lalmand

Angela Merkel : "Ces objectifs ne peuvent être atteints que dans le cadre d'une coopération multilatérale"

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L'absence des Etats-Unis à Marrakech affaiblit forcément le "Pacte Mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières" qui n'est pas contraignant. Les Etats-Unis s'étaient retirés de l'élaboration du texte il y a un an, le jugeant contraire à la politique d'immigration du président Donald Trump.

En Europe, une quinzaine de pays se sont retirés ou ont gelé leur décision. Plusieurs d'entre eux dont dirigés par des gouvernements nationalistes.

 

Image : picture-alliance/dpa/Belga Photo/N. Maeterlinck

Conflit gouvernemental en Belgique

La Belgique présente cependant un cas particulier. En effet, le pacte a fait éclater la coalition gouvernementale, avec la démission des ministres issus du parti nationaliste flamand.

Malgré tout, le Premier ministre Charles Michel, qui a fait le déplacement à Marrakech, se montre convaincu de la pertinence du Pacte mondial sur les migrations. Il dénonce "une démarche qui a consisté à instrumentaliser ce projet de Pacte pour colporter mensonge et contrevérité, pour instrumentaliser, pour susciter les peurs et les angoisses, pour encourager les replis sur soi égoïstes."

 

Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

"Honte collective"

Autre présence significative à Marrakech, celle de la chancelière allemande Angela Merkel dont la popularité a souffert de sa politique d'accueil des demandeurs d'asile. Celle-ci défend la nécessité d'une coordination entre les Etats. Selon la chancelière, "ce pacte indique clairement, comme son titre le révèle, l'objectif de migrations sûres, ordonnées et régulières. Et ces objectifs ne peuvent être atteints que dans le cadre d'une coopération multilatérale."

Le document doit encore faire l'objet d'un vote de ratification le 19 décembre à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

À Marrakech, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a rappelé que "les migrations irrégulières entraînent des pertes énormes de vies humaines à travers le désert et la mer. Elles entraînent des souffrances du fait des passeurs et des employeurs sans scrupules et d'autres acteurs. Plus de 60.000 migrants sont morts depuis l'an 2000. C'est une honte collective."

Le Pacte mondial sur les migrations est adopté le jour (10.12.18) où l'on commémore les 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Or la survie de ces deux textes, l'un autant que l'autre, est en péril.