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climatMonde

L’Azerbaïdjan accueille la Cop29 sur le climat

11 novembre 2024

Cette Cop29 vise à définir le montant de l'aide financière pour les pays en développement qui sont durement touchés par les conséquences du changement climatique.

L'entrée du bâtiment qui abrite la Cop29
Les pays du monde entier ont jusqu'en février 2025 pour déposer leurs nouvelles feuilles de route climatiques à l'ONU, selon les obligations de l'accord de Paris de 2015Image : Sergei Grits/AP Photo/picture alliance

"En tant que pays riche en énergies fossiles, nous défendrons le droit des autres pays d'extraire et d'investir dans ces combustibles", expliquait en avril dernier le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, fixant ainsi le cap que son pays pourrait suivre dans les prochaines négociations sur le climat, alors que l'Azerbaïdjan accueille cette Cop29.

Il faut dire que le pays est un exportateur d'hydrocarbures par excellence. Malgré le grand potentiel des énergies renouvelables en Azerbaïdjan, les bénéfices du pétrole et du gaz représentent 60 % de ses revenus.

L'accord de Paris de 2015 vise à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale "bien en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustrielsImage : Jakub Porzycki/NurPhoto/picture alliance

Au-delà de la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, cette Cop29 vise à définir le montant de l'aide financière pour les pays en développement qui sont durement touchés par les conséquences du changement climatique.  

Trouver des centaines de milliards de dollars 

Les pays riches, dont les Etats-Unis, le Japon et les membres de l'Union européenne, s'étaient déjà engagés par le passé à débloquer 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, pour soutenir les pays en développement.   

Or, cet objectif n'a été atteint qu'en 2022. De plus, une partie importante des fonds a été versée sous la forme de prêts avec taux d'intérêt élevés. 

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Niklas Höhne du New Climate Institute, une ONG allemande, estime qu’avec un montant compris entre 200 et 700 milliards de dollars par an, “il y aurait un juste équilibre financier entre les pays riches, qui sont vraiment responsables du changement climatique, et les pays moins riches, qui souffrent le plus du changement climatique”, explique-t-il.  

L'Afrique et des pays en développement, dont l'Inde, ont exigé à plusieurs reprises mille milliards de dollars par an. Une somme que les pays industrialisés jugent irréalistes. Ils veulent aussi élargir le cercle des pays contributeurs aux Etats du Golfe, riches en pétrole, et à la Chine.  

Qui paie la facture ?  

La Chine est aujourd'hui le pays qui émet le plus de gaz nocifs pour le climat. Reste que la super-puissance économique est toujours répertoriée comme un pays en développement, étant ainsi en théorie bénéficiaire des aides plutôt que payeur.  

Les Emirats arabes unis, qui ont accueilli la Cop28 l’an dernier, sont aussi officiellement considérés comme pays en développement. Dubaï a toutefois assuré aux pays les plus pauvres un soutien financier pour la transition énergétique et la reconstruction après les catastrophes climatiques. 

Les observateurs y ont vu une lueur d'espoir pour que les pays riches en développement participent aux fonds d’aide.  

L’an dernier, la Cop28 à Dubaï a appelé à une "transition" vers une sortie du pétrole, du gaz et du charbon.  

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En attendant, l'été 2024 dans l'hémisphère nord a, encore une fois, été le plus chaud jamais mesuré. En l’état actuel, les scientifiques s'attendent à un réchauffement climatique de 3,2 degrés d'ici la fin du siècle, là où, dans l'Accord de Paris sur le climat, 197 pays avaient convenu de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport à l'ère préindustrielle.  

"Il y a un énorme décalage entre la rhétorique et la réalité lorsqu'on prétend que l'on est guidé par 1,5 degrés et que l'une des missions principales n'est pas remplie", explique Alden Meyer, du groupe de réflexion international E3G, spécialisé dans la politique climatique.  

Les Emirats arabes unis et l'Azerbaïdjan, ainsi que le Brésil, qui est l’hôte de la prochaine Cop, prévoient tous d’augmenter la production de combustibles fossiles, explique l’expert. La même tendance s'observe aux Etats-Unis, au Canada, en Norvège, en Australie et au Royaume-Uni.

Le retour de Donald Trump   

Le manque de financements verts s’explique aussi par des budgets nationaux toujours plus serrés depuis la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui a entraîné une hausse considérable des dépenses militaires dans le monde.  

S’y ajoute désormais la victoire électorale de Donald Trump aux Etats-Unis, deuxième plus grand émetteur d'émissions de gaz à effet de serre.  

Lors de son premier mandat, le milliardaire avait ouvertement mis en doute la crédibilité des scientifiques, désengageant le pays de l'Accord de Paris. Donald Trump a d’ores et déjà promis que la production de charbon, de pétrole et de gaz sera une priorité de son second mandat.  

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Son avis sur les véhicules électriques, dont les ventes ont fortement augmenté aux Etats-Unis sous Joe Biden, est variable, allant du rejet total à une position plus nuancée depuis que Elon Musk, le patron de Tesla, qui représente presque la moitié du marché américain de l’électrique, le soutient.  

"Sa volonté de stimuler l'extraction de combustibles fossiles, son mépris pour les accords internationaux et son refus de financer le climat vont exacerber la crise et mettre en danger des vies et des moyens de subsistance", commente Harjeet Singh, membre du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles (TNPCF).