"Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement". Le thème retenu cette année pour marquer l’assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD)vise officiellement à identifier et valoriser les potentiels africains – qu’ils soient humains, naturels, financiers ou commerciaux – comme leviers de la transformation structurelle du continent. 

Cette stratégie s'inscrit dans la poursuite des Objectifs de développement durable, de l’Accord de Paris sur le climat, de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des "High 5" de la Banque.

Les 81 pays membres  se réunissent pour examiner les activités de l'institution l'année écoulée et adopter les grandes orientations à venir. 

Un événement majeur

Ces assemblées annuelles sont également couplées à l'Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la BAD et ceux de la 51e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD), créé en 1972. Entré en activité en 1974,  le Fonds africain de développement est le guichet de prêt à taux concessionnel du groupe de la Banque africaine de développement. Participeront à ces événements majeurs, plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, des ministres des Finances, des gouverneurs de Banques centrales, des représentants du secteur privé, ceux de la société civile, des ONG, d'universitaires et des représentants des groupes de réflexion.

Élection d'un nouveau président de la Banque

Les 81 gouverneurs de la BAD vont également élire le nouveau président de la banque pour un mandat de 5 ans, en remplacement du Nigérian Akinwumi Adesina, dont le second mandat expire fin août. 

Cinq candidats briguent sa succession: le Mauritanien Sidi Ould Tah, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, la Sud-Africaine Tshabalala Bajabulile Swazi, le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Sénégalais Amadou Hott.

Bilan satisfaisant

Dressant le bilan de ses dix ans à la tête de l'institution, Akinwumi Adesina a déclaré que sous sa direction, la BAD s'est surtout concentrée sur la promotion du développement économique et social. 

"Malgré les vents contraires auxquels l'Afrique a été confrontée au niveau mondial en termes d'inflation, mais aussi en termes d'augmentation des niveaux d'endettement et de dépréciation des devises et, bien sûr, de changement climatique, l'Afrique continue d'afficher une croissance très résistante", a-t-il affirmé au cours d'une récente interview à la DW.

Selon la BAD, onze des vingt économies à la croissance la plus rapide au monde l'année dernière provenaient d'Afrique, ce qui, selon Akinwumi Adesina, montre que la banque a fait des progrès.

Toutefois, il reconnaît qu'il reste des défis à relever qui nécessitent de vraies solutions.

Selon lui, la Banque africaine de développement devrait encore fournir beaucoup de financements concessionnels aux pays africains parce qu'il y a un effet de réduction de la situation de la Covid-19 à laquelle de nombreux pays doivent encore faire face.

Fondée le 10 septembre 1964, la Banque africaine de développement est la plus importante institution financière de développement en Afrique. Son siège est basé à Abidjan. ))

En 60 ans d'existence, son capital est passé de 250 millions à 318 milliards de dollars américains. Ce qui fait d'elle la principale institution multilatérale de développement en Afrique. Principal donateur, les Etats-Unis menacent de supprimer leur contribution au Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la BAD, depuis l'arrivée en janvier 2025 de Donald Trump. 

Dans son projet de budget 2026, la Maison Blanche a annoncé la suspension de son appuis estimé à 555 millions de dollars. Un coup dur pour le continent africain dans un contexte déjà marqué par la série de coupes budgétaires décidées par l'administration Trump.