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Bah N'Daw investi président de transition au Mali

Mahamadou Kane
25 septembre 2020

Bah Ndaw, retraité de l'armée, a prêté serment devant la Cour suprême à Bamako. La Cédéao maintient pour l'instant ses sanctions.

Le président de transition Bah N'Daw
Le président de transition Bah N'DawImage : Amadou Keita/Reuters

C’est un géant de près de deux mètres qui a prêté serment ce vendredi 25 septembre devant les juges de la Cour suprême. Bah N'Daw, le président désigné de la transition vêtu d’un grand boubou blanc, a donc procédé à la lecture de la formule du serment prévu à l’article 10 de la charte de la transition :

"Je jure devant Dieu et le peuple malien de respecter et de faire respecter la transition. Je le jure".

 Quelques instants plus tard, c’était au tour du colonel Assimi Goïta de prêter serment en tant que vice-président de la transition.

Le président de la transition prête serment au Mali

01:22

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Bah N'Daw sera ensuite décoré par le protocole de la République en sa qualité de chef de l’Etat. Une étape qui précède son discours d’investiture orienté sur la lutte contre la corruption :

"L’argent public est sacré et nous allons faire en sorte qu’il soit dépensé de mains traçables et raisonnables avec tous les sacrifices que cela comporte en termes de mesures systémiques et de répression de délits et de crimes économiques. Tous les dossiers d’enquête réalisés par nos structures de vérification, seront transférés aux juges au besoin".

A lire également : Mali : Bah N'Daw doit lutter contre la corruption

Un nouveau "citoyen malien"

Seul chef d'Etat étranger était présent lors de ce discours, à savoir le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo.

Un point du discours a retenu l’attention d’Amina Soumaré du Conseil national de la société civile :

"Il a donné des garanties par rapport à l’organisation des futures élections présidentielle et législatives et particulièrement sur l’achat des consciences au moment du vote. J’espère qu’il va appliquer ses promesses".

"L’argent public est sacré" : écoutez le sujet de notre correspondant à Bamako

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Pour Alioune Ifra Ndiaye, promoteur culturel, le premier défi pour le nouveau chef de l’Etat devrait être la reconstruction citoyenne.

"Le défi c’est de construire un nouveau citoyen malien. En tout cas, la base de la mise en place d’un univers symbolique commun au Mali. Les gens parlent d’institutions. Une institution ne vaut que par les hommes. Aujourd’hui, on a besoin de construire le nouveau citoyen malien. Cela doit être pour moi en plus de la sécurité, la priorité des priorités".

Moussa Ag Attaher de la CMA, la coordination des mouvements de l’Azawad, met de son côté l’accent sur le processus de paix :

"Le défi pour nous, c’est d’abord la mise en œuvre de l’accord d’Alger. C’est d'accélérer le processus des réformes qui ont été toujours bloqués et de procéder très rapidement à la révision de la constitution et à la mise en place d’une nouvelle république".

La Cédéao veut attendre qu'un Premier ministre soit nommé avant de lever les sanctions Image : Michele Cattani/AFP

Les sanctions maintenues

Le tout nouveau président de la transition malienne devrait nommer dans les heures qui suivent, son Premier de ministre.

Car en attendant, les voisins ouest-africains pays maintiennent les sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) depuis le coup d'Etat militaire du 18 août.

La ne veut pas se contenter de la désignation du président de transition.

Les sanctions "seront levées lorsqu'un Premier ministre civil sera nommé", affirme la Cédéao dans un communiqué.