Bah Oury est nommé dans un contexte social tendu. 

Les treize centrales syndicales du pays sont en grève depuis lundi afin d'obtenir la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin de la censure médiatique, le respect d'un accord lié à l'amélioration des conditions de vie des fonctionnaires et la libération d'un syndicaliste de presse.

Dans la capitale Conakry, les écoles, banques et assurances sont restées fermées mardi, tout comme la grande majorité des commerces.

Un service minimum a été assuré dans les centres de santé et les administrations. Les rues sont aussi restées presque vides.

Ce mouvement de contestation, exceptionnel depuis la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya en 2021, a été lancé dans un climat de tension sociale grandissante et en l'absence de gouvernement, depuis que la junte avait annoncé sa dissolution il y a quelques jours sans en donner les raisons.

Le nouveau chef de gouvernement aura donc comme première mission de dénouer la crise avec les syndicats.

Une crise sociale qui a milité en faveur du choix de Bah Oury selon l'analyste politique Kabinet Fofana joint par la DW.

Vous pouvez écouter son interview en cliquant sur l'image.

Portrait de Bah Oury

Ancien collaborateur de l'ex-Premier ministre et opposant Cellou Dalein Diallo, leader du parti l'Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), Bah Oury fut ministre de la Réconciliation nationale après les importantes grèves de janvier et février 2007 qui avaient secoué le régime du président Lansana Conté et fait 186 morts selon des ONG.

L'exil 

En 2011, Bah Oury a été contraint de fuir la Guinée le pays après l’attaque du domicile du président Alpha Condé. Il avait été accusé d’en être le commanditaire. Il avait été jugé et condamné par contumace avant d’être gracié par le chef de l’État.

A la chute d’Alpha Condé en septembre 2021, Bah Oury a été l’un des premiers hommes politiques à être reçu par le colonel Mamadi Doumbouya qui l'a donc nommé Premier ministre ce mardi 27 février 2024.

Bah Oury est né en 1958 à  Pita en moyenne Guinée.  Il est parti au Sénégal avec son père à l’âge de 6 ans en 1964, fuyant la dictature de Sékou Touré. A la mort de ce dernier en 1984, Bah Oury rentre définitivement en Guinée.