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EconomieMali

Bamako place Barrick Mining sous administration provisoire

Mahamadou Kane
17 juin 2025

Les autorités de la transition malienne réclament au géant minier canadien plusieurs centaines de millions de dollars d’impôts.

Des images symbole de Barrick Mining
Loulo-Gounkoto, dans l'ouest du Mali, est l'un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.Image : Pond5 Images/IMAGO

Au Mali, le géant minier canadien Barrick Gold qu'on appelle désormais Barrick Mining depuis mai dernier passe sous administration provisoire malienne pour 6 mois.

C'est Soumana Makadji, ancien ministre de la santé et expert comptable qui dirige désormais le complexe aurifère. C'est du moins, ce qu'a décidé lundi (16.06) le tribunal de commerce de Bamako.

L'objectif pour Bamako est de relancer les activités extractives qui sont suspendues depuis janvier dernier. Les autorités de la transition malienne réclament à Barrick plusieurs centaines de millions de dollars d'impôts. La société canadienne a pour sa part entamé une procédure d'arbitrage auprès du centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements. Les explications de Mahamadou Kane, notre correspondant à Bamako.

La gigantesque mine de Loulo-Gounkoto

Après plusieurs renvois, le tribunal de commerce de Bamako a ainsi finalement accédé à la requête du gouvernement de transition autour de la désignation d'un administrateur provisoire à la tête de Barrick Mining et de rouvrir l'entreprise canadienne en vue de la reprise des activités dans la mine de Loulo-Gounkoto située dans la région de Kayes, dans le sud ouest du pays. Celle-ci est considérée comme la plus grande mine du pays. 

Ecoutez le reportage à Bamako...

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Selon Kassim Keita, membre du CNT, le Conseil national de transition, cette reprise en main de Barrick Mining permettra à l'Etat malien d'accroître ses revenus tirés de l'exploitation de l'or et pour "réaffirmer sa souveraineté".

"Le Mali a prouvé ici qu'il jouit d'une souveraineté totale, assure-t-il. Au-delà de la souveraineté de défense à travers les FAMa, les forces armées maliennes, il faudrait avoir aussi une souveraineté juridique, mais aussi une souveraineté institutionnelle".

Un secteur "pas très rassuré"

Mais l'argument souverainiste ne convainc pas cet acteur majeur du secteur minier malien que la DW a contacté, mais qui a préféré s'exprimer de façon anonyme. Celui-ci explique que c'est "une grave erreur de la part du pouvoir en place. Mais le temps nous édifiera sur la suite".

Pour Seydou Fodé Diawara, secrétaire permanent du groupement des professionnels du secteur minier du Mali, la mise sous administration provisoire de Barrick n'est pas "tès rassurante pour les acteurs du secteur. On aurait souhaité que le différend se règle autrement, d'autant plus qu'il y a des négociations qui sont en cours parallèlement à cette procédure. Nous pensions que cela allait aboutir, comme ce fut le cas pour d'autres sociétés minières comme B2Gold, Semos etc... Mais malheureusement pour Barrick Gold, les négociations n'ont pas pour le moment abouties. Mais nous espérons qu'au terme de l'administration provisoire que le gouvernement et Barrick pourraient se comprendre afin de clore ce chapitre".

Barrick Mining qui détient 80% de la mine de Loulo Gounkoto a décidé de faire appel. Bamako réclame aux sociétés minières présentes au Mali, dont Barrick, entre 300 et 600 milliards de Fcfa.

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