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Soldats ivoiriens au Mali, Bamako parle de "mercenaires"

Mahamadou Kane
12 juillet 2022

L’arrestation dimanche de dizaines de soldats ivoiriens à l’aéroport international de Bamako Senou continue à susciter des questions.

Abdoulaye Idrissa Maiga, porte-parole du gouvernement malien
Image : Habibou Kouyate/AFP

L’air grave, le ton ferme, le colonel Abdoulaye Maiga et porte-parole du gouvernement malien, a qualifié de "mercenaires" les soldats ivoiriens, dont une trentaine issue des forces spéciales, interpellés dimanche (10.07) à l’aéroport international de Bamako Senou.  

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Bamako...

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Ils se trouvaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans aucun ordre de mission, ni autorisation, selon le porte-parole dans un communiqué lu ce lundi (11.07) à la télévision publique nationale du Mali.

"La profession réelle des militaires était dissimulée. Sur la majorité des passeports des militaires interpellés, les professions inscrites étaient les suivants : étudiant, chauffeur, maçon, vendeur, électricien, vigil, ou encore peintre. Pour en savoir d’avantage, les responsables des forces de défense et de sécurité maliennes ont contacté immédiatement leurs homologues ivoiriens. Ces derniers ont affirmé qu’ils ignoraient tout de la présence des militaires ivoiriens interpellés au Mali."

Une version qui soulève des doutes 

Zeinab Evelyne Jacques du parti Alliance Vision d’Avenir (AVA) laisse planer le doute sur le qualificatif de "mercenaires" attribué par le gouvernement malien aux militaires ivoiriens :    

"Je pense qu’il faut encore approfondir les enquêtes. Des mercenaires ne peuvent quand même pas débarquer à l’aéroport international d’un pays en treillis avec des munitions. Pour moi, cela est impossible car ils ont d’autres voies et moyens pour rentrer dans le pays à travers la frontière et la région de Sikasso par des petites routes."

Certains estiment que cette affaire a pour but de déstabiliser la junte au pouvoirImage : Florent Vergnes/AFP/Getty Images

Davantage de vigilence

Du côté du M5 RFP, Jeamille Bittar estime que cette affaire est une alerte pour les autorités de la transition :   

"Cela devrait nous conduire à redoubler de vigilance, renforcer nos frontières et certainement décréter l’état d’urgence afin que de tels actes ne puissent plus être commis au Mali. J’estime aujourd’hui que c’est le visible qu’on a vu. D'autres personnes vont peut-être tenter de nous infiltrer par les frontières terrestres. J’en appelle à la vigilance des plus hautes autorités du pays."

Selon le gouvernement de transition, les militaires ivoiriens interpellés avaient pour ambition "de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel au Mali".

Les autorités ivoiriennes, n’ont quant á elles pas encore réagi à l’arrestation de ces soldats. 

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