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Beni : la Monusco sur la sellette

29 novembre 2019

Au moins 27 personnes sont mortes, cette semaine, dans un massacre de civils à Oicha près de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Ce qui a déclenché un mouvement de protestation commentent les journaux allemands. 

Beni Demokratische Republik Kongo Blauhelmsoldaten 23.10.2014
Image : Alain Wandimoyi/AFP/Getty Images

Le journal Tageszeitung s'interroge sur la raison pour laquelle les jeunes Congolais ont occupé la rue pendant trois jours - ceux-ci protestant contre les massacres de civils et l'inertie de la force militaire des Nations unies sur place.  

La Taz raconte aussi comment des jeunes manifestants ont arrêté des voitures et obligé leurs chauffeurs à les conduire vers le siège de la Monusco, la force des Nations unies, dont ils exigent le départ de la République démocratique du Congo.

"Alors que les uns réussissaient à démolir une partie du mur de la base de l'ONU pour dévaster les bureaux, les autres faisaient face à la police qui a tiré dans la foule, tuant au moins un manifestant, explique le quotidien allemand.  

"Dans la guerre qui oppose l'armée congolaise et les rebelles des ADF, depuis 2014, ce sont surtout les civils qui en sont les victimes.

Le groupe rebelle mène  des attaques sans être dérangé - même en pleines ville", fait remarquer pour sa part die Welt.  

Mais de nombreuses personnes soupçonnent une partie de l'armée d'être elle-même derrière ces rebelles, écrit le journal. 

Image : Alain Wandimoyi/AFP/Getty Images

 

Le massacre de Kaduna

Le journal Süddeutsche Zeitung, pour sa part, nous replonge dans l'histoire de Kaduna, une ville du nord du Nigeria, où des affrontements entre chrétiens et musulmans avaient fait au moins cent morts en 2000.

Des émeutes inter-ethniques déclenchées par une manifestation de dizaines de milliers de chrétiens qui protestaient contre l'adoption de la charia (loi islamique).

Le journal rappelle que les musulmans sont majoritaires dans le nord du Nigeria mais Kaduna, deuxième ville de la région est atypique, avec une population qui est pour moitié chrétienne et pour moitié musulmane.

Les  survivants racontent comment ils ont vu leurs enfants ou leurs parents se faire massacrer.  Mais la Taz écrit que l'introduction de la charia n'a jamais eu pour but de faire du nord du Nigeria une société "meilleure". 

Il s'agissait plutôt d'un calcul politique pour les gouverneurs qui pensaient  gagner des millions d'électeurs parmi les nostalgiques des empires islamiques de Borno et de Sokoto, qui étaient puissants et prospères avant l'époque coloniale, et dont la charia était la base juridique. On espérait ainsi que ces temps prétendument glorieux se poursuivraient. 

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