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Svenja Schulze en Afrique de l'ouest

Katrin Gänsler | Katharina Kroll | Carole Assignon
4 mars 2024

La ministre fédérale du Développement, Svenja Schulze en visite au Burkina Faso et au Bénin pour parler de lutte contre le terrorisme et de développement.

La ministre fédérale allemande du Développement, Svenja Schulze s'exprimant devant un micro
La ministre fédérale allemande du Développement, Svenja Schulze, également présidente de l'Alliance Sahel visitera le Burkina Faso mais aussi le BéninImage : Ute Grabowsky/photothek/IMAGO

Le Burkina Faso, c'est la première étape ce lundi (4 mars) du voyage en Afrique de l'Ouest de la ministre fédérale allemande du Développement, Svenja Schulze, qui est également présidente de l'Alliance Sahel. Ce déplacement sur le continent la mènera ensuite au Bénin. L'Allemagne et l'Europe souhaitent maintenir de bonnes relations avec les pays d'Afrique de l'Ouest, mais plusieurs thématiques, comme la lutte contre le terrorisme, restent une priorité. Le voyage de Svenja Schulze intervient alors que de nouvelles attentats ont eu lieu au Burkina Faso.

De plus en plus d'attaques

Adama Sawadogo vit à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Bénévole auprès des personnes déplacées à l'intérieur du pays, il n'oubliera probablement jamais le dernier week-end du mois de février.

"La situation actuelle n'est pas facile. Au cours du week-end, des attaques ont eu lieu dans tout le pays et en même temps. Des églises ainsi que des mosquées ont été la cible d'attaques. Ils [les terroristes] sont venus nous montrer qu'ils sont forts. Mais en fin de compte, ils sont simplement faibles" estime Adama Sawadogo.

Mais il assure que"le terrorisme au Burkina Faso cessera."

Selon les informations du diocèse catholique de Dori, 15 personnes ont été assassinées dans le village d'Essakane, lors de la messe dominicale.

La Fédération des associations islamiques du Burkina Faso avance aussi un bilan de 14 morts, dont l'imam, tués dans une mosquée de la ville de Natiaboani, à l'est du pays. Il s'agit de la série d'attentats la plus grave depuis longtemps au Burkina Faso.

C'est dans ce contexte que la ministre fédérale du Développement, Svenja Schulze, se rend au Burkina Faso.

La ministre fédérale du développement Svenja Schulze lors d'un précédant voyage dans la région du SahelImage : Leon Kuegeler/photothek/picture alliance

Maintenir la coopération dans "l'intérêt de la population"

Avec le Mali et le Niger, le Burkina Faso a annoncé, fin janvier, son retrait de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Les conséquences sont jugées graves pour l'ensemble de la région.

Ce sera donc l'un des sujets du voyage de la ministre allemande. Selon le ministère fédéral de la Coopération économique, le BMZ, il s'agit " de savoir comment maintenir autant que possible la coopération régionale dans l'intérêt de la population ".

Après le Burkina Faso, Svenja Schulze est attendue au Bénin. Des attentats terroristes ont également eu lieu dans la zone frontalière nord du pays.

Selon les conclusions du groupe de réflexion néerlandais Clingendael, les partisans - notamment béninois - du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), proche d'Al-Qaïda, diffusent des messages religieux  dans les mosquées comme l'interdiction du tabac, de la consommation d'alcool et de la viande de porc.

Selon Kamal Donko de l'Université de Bayreuth et chercheur associé au Laboratoire d'Etude et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et Développement Local (l'Institut Lasdel) de Parakou, au  Bénin, les jeunes sont réceptifs à de tels messages.

"Dans les zones rurales, il y a la pauvreté, le chômage et l'insatisfaction. Cela est lié aux mesures gouvernementales et à l'agriculture, comme la culture du soja. Cela peut conduire à la radicalisation des jeunes" explique-t-il.

Au Bénin, on mise sur la formation pour éviter la radicalisationImage : Katrin Gänsler/DW

 Selon le BMZ, le Bénin travaille, avec le soutien de l'Allemagne, au renforcement des structures étatiques et à leur visibilité en dehors de la métropole économique de Cotonou.

Une formation et du travail pour éviter la radicalisation

La formation professionnelle devrait également offrir de meilleures perspectives. Jules Tohountode s'y engage dans la ville de Dogbo, au sud-ouest du pays, non loin de la frontière avec le Togo.

Il est président de l'organisation non gouvernementale Education services international, qui y gère un centre de formation. Les jeunes peuvent suivre une formation de mécanicien automobile, de boulanger ou de soudeur. Pour lui, les avantages sont évidents.

"Beaucoup de personnes ayant une formation académique et un diplôme ne sont pas employées par l'Etat ou par des entreprises. Mais si vous avez une formation professionnelle de qualité, vous pouvez trouver un emploi. Ou vous pouvez devenir indépendant" assure Jules Tohountode .

Selon lui "si un jeune a aujourd'hui une formation professionnelle et un travail qui lui plaît, il ne cherchera pas le bonheur ailleurs. Il en va de même pour le terrorisme. Si quelqu'un a un emploi, c'est un obstacle. Il ne deviendra pas  extrémiste ".

Jules Tohountode précise que les entreprises recherchent spécifiquement des artisans et proposent des contrats à durée indéterminée. Selon lui, un travail rémunéré et agréable évite la migration de la campagne vers la ville, ce qui renforce les zones rurales.

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