Les Démocrates dans le collimateur de la police judiciaire
23 octobre 2025
Au Bénin, l'ancien chef d'Etat Boni Yayi, ainsi que le duo de candidats désignés par son parti, Les Démocrates, pour la présidentielle de 2026, n'ont pas pu être entendus par la justice, comme prévu. Et on ne sait toujours pas l'objet de leur convocation, ce mardi 21 octobre, à la direction de la police judiciaire. Le mercredi 22 octobre, seuls leurs avocats se sont présentés à cette juridiction qui a finalement exigé la présence des concernés.
Sadikou Alao et Francis Dako sont les deux avocats qui étaient présents dans les locaux de la DPJ, la direction de la police judiciaire. Le premier y représentait l'ancien président Boni Yayi, tandis que Francis Dako défendait les intérêts du duo de candidats du parti Les Démocrates, Renaud Agbodjo et Jude Lodjou.
Le mystère autour des raisons de la convocation
Selon Francis Dako, les enquêteurs ont exigé la comparution personnelle des trois personnalités convoquées.
"Relativement à l'objet, ils nous ont rappelé simplement que nous sommes en matière pénale et que les intéressés eux-mêmes devraient être là" a assuré l'avocat à la DW.
"Ils n'ont pas voulu s'ouvrir sur l'objet de la plainte. Tous ceux qui sont convoqués doivent comparer devant eux, c'est tout. Ils insistent pour qu'ils viennent eux-mêmes, pas en représentation puisqu'on est en matière pénale", selon toujours Francis Dako.
Il précise toutefois qu'une exception devait s'appliquer pour l'un des mis en cause, Renaud Agbodjo, avocat de profession, dont la convocation devrait respecter certaines règles procédurales.
"J'ai pu faire observer, pour le compte de maître Renaud Agbodjo, qu'il est avocat et qu'en tant qu'avocat, il y a des règles procédurales qu'il faut respecter, conformément aux usages et à la pratique en matière de poursuite des avocats" explique ainsi Francis Dako selon qui "il faut passer par le parquet général, qu'il y ait un avis de bâtonnier qui opine sur la plainte avant que la police judiciaire ne puisse poursuivre ses enquêtes valablement. On s'en est arrêté là".
Dans l'attente de la suite de la procédure
Les conseils des responsables politiques convoqués affirment désormais attendre la suite de la procédure, tout en espérant que les règles en vigueur seront strictement respectées.
Les avocats entendent rendre compte à leurs clients en espèrant que "concernant maître Renaud Agbodjo, ils vont se conformer aux règles communautaires" et en estimant que "c'est une exigence incontournable".
Pour l'heure, la Direction de la police judiciaire n'a pas communiqué sur les motifs exacts de la convocation. Une affaire qui retient l'attention, alors que la présidentielle de 2026 approche à grands pas.