1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Berlin n'est pas prêt à reconnaître un Etat palestinien

25 juillet 2025

Après l’annonce de la France de reconnaître un Etat palestinien, l'Allemagne a rejeté cette option tout en rappelant son soutien à la solution à deux États.

Le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron en conférence.
L'Allemagne appelle Israël à autoriser l'acheminement d'une aide supplémentaire dans la bande de GazaImage : Markus Schreiber/AP Photo/picture alliance

Berlin a toujours considéré que la reconnaissance d'un Etat palestinien doit être le résultat de négociations entre Israël et la Palestine, dans le cadre d'une solution à deux États. Une solution incluant également l’Autorité palestinienne qui serait responsable de la Cisjordanie et de Gaza.

La position allemande ne change donc pas, même avec cette annonce du président français Emmanuel Macron. Berlin reste ferme : une reconnaissance actuelle de l’Etat palestinien serait un mauvais signal dans le contexte de conflit et de tensions dans la région.

Encore une fois, la France et l’Allemagne restent divisées sur cette question.

Depuis 2008, l'Allemagne a fait de la sécurité d’Israël « une raison d'Etat » Image : Ralf Hirschberger/AFP

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, a rappelé que la sécurité d'Israël "revêt une importance primordiale" pour l'Allemagne.

Berlin demeure l’un des plus fidèles soutiens de l’État hébreu, en raison de sa responsabilité historique dans la Shoah, mais l'Allemagne est aussi préoccupée par la situation humanitaire dans la bande de Gaza.
Le gouvernement allemand a d’ailleurs menacé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de réviser son soutien s’il ne mettait pas un terme à la catastrophe humanitaire en cours dans le territoire palestinien.

Berlin insiste sur la nécessité "d'une perspective politique viable pour Gaza, afin qu'un cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable".
Sur l’annexion de la Cisjordanie, le gouvernement allemand a prévenu Israël qu'il ne doit y avoir aucune nouvelle mesure. Mais pour Yariv Levin, vice-Premier ministre israélien, il est désormais "temps d'appliquer la souveraineté israélienne" en Cisjordanie, territoire qu'Israël occupe depuis 1967.

Le gouvernement allemand n’a pas signé l’appel de 28 pays, dont le Royaume-Uni et la France, à mettre fin « immédiatement » à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par IsraëlImage : Aggelos Barai/Anadolu/picture alliance

Une décision qui " récompense la terreur "

En reconnaissant un Etat palestinien en septembre prochain, la France devient la première puissance du G7 à prendre une telle mesure. Une annonce que le Hamas a qualifié d’"étape positive ", alors que le Premier ministre israélien a fustigé, sur X, une décision qui " récompense la terreur " en référence à l'attaque terroriste du Hamas sur le sud d'Israël, le 7 octobre 2023.
Pour Benyamin Netanyahou, cette décision est une "tâche noire dans l'histoire française".

Benyamin Netanyahou affirme que les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un Etat aux côtés d'Israël, mais un Etat à la place d'Israël.
De ce point de vue, il semble ne pas faire de distinction entre le Hamas, qui nie l’existence d’Israël, et l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, qui est en faveur d’une solution à deux Etats.
Mais l’Autorité palestinienne ne joue plus qu’un rôle politique secondaire face au Hamas, même si l’organisation terroriste a été affaiblie par près de deux ans de guerre.

La France vient s’ajouter à l'Irlande, l'Espagne, la Norvège et la Slovénie qui avaient déjà franchi le pas de la reconnaissance, en mai 2024.  A ce jour, au moins 142 Etats des 193 membres de l'Assemblée générale des Nations unies ont reconnu un Etat palestinien.