Bilan en demi-teinte, dix ans après Saddam Hussein
9 avril 2013Plus de 100.000 civils irakiens ont été tués depuis la chute de Saddam Hussein, selon l'ONG Iraq Body Count. Depuis l'intervention américaine, on ne compte plus les actes de violences intercommunautaires et les violations des droits de l'Homme en Irak.
Pour Erin Evers, de Human Rights Watch, les Américains ne sont pas étrangers à la tournure sanglante des événements. Erin Evers se rappelle en particulier du mauvais traitement par l'armée américaine des prisonniers irakiens d'Abou Ghraib.
« Même sous la présidence d'Obama, nous n'avons observé aucun progrès. Il a décidé en 2009 de ne pas demander de comptes aux chefs de la prison d'Abou Ghraib. C'était une énorme erreur. »
Depuis 2011, les troupes américaines ont quitté l'Irak, mais plus de 10.000 Américains sont encore en mission officielle dans le pays, travaillant notamment dans les services diplomatiques. À la fin de l'année, plus de la moitié d'entre eux devrait rentrer aux États-Unis. Pour Erin Evers, la présence américaine en Irak n'a pas forcément arrangé les choses.
« Les gens disent que c'était l'horreur sous Saddam, mais il n'y avait alors qu'un seul ennemi et si on se tenait à l'écart du gouvernement et de la politique, on pouvait vivre une vie presque normale. »
Ce n'est pas l'avis de Jim Philipps. Il est membre de la Heritage Foundation, réputée proche des conservateurs.
« Si les États-Unis n'étaient pas intervenus il y a dix ans et si Saddam Hussein était encore au pouvoir, il est fort probable que davantage d'Irakiens auraient été tués lors des dernières années et une autre guerre aurait peut-être éclaté. »
Le dixième anniversaire de la chute de Saddam Hussein coïncide avec la tenue du premier scrutin électoral depuis le "départ" des Américains. Le 20 avril, les Irakiens éliront leurs représentants dans la plupart des assemblées provinciales du pays. Un scrutin sous haute tension. Selon des données officielles, douze candidats ont été tués depuis le début de l'année.