Brexit : le "super-samedi" n'aura pas eu lieu
21 octobre 2019Ce week-end, après la vague d'euphorie ayant accompagné la conclusion d'un accord entre Boris Johnson et Bruxelles, les députés britanniques ont reporté le vote sur ce nouvel accord. Ce qui devait être un "super-samedi" n'a finalement pas eu lieu, alors que ce lundi 21 octobre le président de la Chambre basse britannique John Bercow a refusé de soumettre au vote des députés l'accord de Boris Johnson.
"Il est toujours dangereux de qualifier à l'avance un jour d'historique", dit la Süddeutsche Zeitung. "C'est généralement par la suite, de manière dramatique, par hasard, ou par chance, que des journées s'avèrent historiques." La SZ note que l'accord conclu avec l'UE par Boris Johnson ressemble étrangement à celui conclu jadis par Theresa May. Etrangement, car pendant que "lui a été célébré, elle a été mise à la porte." Et voilà qu'on s'est réjoui bien trop tôt. Après l'échec au parlement de Londres ce week-end, "tout est à nouveau possible : des élections anticipées, un nouveau référendum, une sortie ou un épuisement politique."
Boris Johnson et James Bond
La Zeit Online dresse également la liste des possibles, allant aussi jusqu'à soulever l'hypothèse d'un nouveau référendum, tout en s'excusant presque auprès des lecteurs. "On ose à peine l'écrire, car nous l'avons déjà écrit si souvent, et pourtant, c'est vrai : cette semaine est décisive pour le drame du Brexit." Sur le site de l'hebdomadaire il semble en tout cas clair que "plus rien ni personne ne pourra torpiller le Brexit." Pour quand et comment, reste la seule question.
Et là, Boris Johnson, qui a été légalement contraint d'envoyer une lettre à Bruxelles pour demander un nouveau report, s'est joué d'un tour de passe passe, en expédiant une lettre non signée. Voilà un nouveau casse tête légal qui agace la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui a choisi d'illutrer son propos par la photo d'un James Bond tenant son fameux stylo lance roquettes et de commenter : "il n'est plus possible de surpasser le niveau d'absurdité atteint avec ce Brexit."
Critiques contre Erdogan
Les journaux allemands se penchent également sur l'offensive turque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. Une "invasion" qui vaut au président Recep Tayyip Erdogan d'être "critiqué avec virulence par le monde polique en Allemagne". C'est ce que note le Spiegel Online qui rappelle que "Damas n'a pas demandé de l'aide à Ankara, tout comme le Conseil de sécurité n'a pas donné de mandat à la Turquie." Le ministre allemand des Affaires étrangères a estimé hier soir dans une émission de la télévision publique allemande que la démarche turque "n'est pas en accord avec le droit international". La cheffe du parti des Verts a exprimé le même avis ce week-end alors que le leader des socio-démocrates au Parlement de Berlin s'est exprimé dans une interview au journal Welt am Sonntag, pour évoquer la possibilité de faire appel à la Cour pénale internationale.