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Bruxelles met un carton jaune à Paris

31 mai 2012

La Commission européenne a rappelé la France à l'ordre en soulignant le besoin d'engager des réformes structurelles pour réduire ses déficits. Le nouveau gouvernement, en place depuis deux semaines, est sous pression.

French President Francois Hollande gestures as he speaks to the media during a press conference at an EU summit at the European Council building in Brussels, Thursday, May 24, 2012. The leaders of the 27 countries that make up the European Union meet in Brussels to try and find a way to keep the debt crisis in Europe from spiraling out of control and promote jobs and growth. (Foto:Michel Euler/AP/dapd)
Belgien EU Finanzkrise EU-Sondergipfel Francois HollandeImage : dapd

Le rapport rendu jeudi par la Commission européenne préconise des solutions  d'inspiration franchement libérale voire provocatrice pour un gouvernement socialiste. Ainsi, les fonctionnaires bruxellois préconisent-ils de réduire le coût du travail et de s'attaquer aux niches fiscales et à certains taux de TVA réduits dont l'efficacité est jugée questionnable. Jusque-là pas de panique, rien qui puisse effrayer une équipe sociale-démocrate. Mais il y a d'autres propositions qui vont sans doute plus échauffer l'esprit des socialistes au pouvoir : ainsi la demande de plus de concurrence dans certains domaines comme l'électricité et le transport ferroviaire.

Le rapport de la commission propose aussi de réduire la protection des salariés et notamment d'autoriser le licenciement économique. Bruxelles avance donc ses pions alors que le nouveau gouvernement n'a pas encore dévoilé les réformes qu'il souhaite engager et qu'il attend pour cela un rapport de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques. Mais la menace est claire : si les réformes ne sont pas suffisantes et si Paris ne revient pas dans les clous du Pacte de stabilité, alors au carton jaune succédera un carton rouge sous la forme d'une procédure de sanction pour déficits excessifs. Quinze jours, pas plus, c'est donc tout ce qu'a laissé la Commission à François Hollande pour savourer sa victoire.

Wolfgang Schäuble lors du dernier Conseil des ministres des finances à BruxellesImage : Reuters

Paris tourne le dos à Schäuble

La France bloque pour l'instant la candidature du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, à la tête de l'Eurogroupe. Derrière cela, il y a une tension persistante entre Paris et Berlin sur la vision de la sortie de crise. Paris souhaite mettre l'accent sur la relance de la croissance, Berlin insiste sur la réduction des dépenses publiques et la mise en œuvre de réformes structurelles ; Paris veut introduire des eurobonds pour permettre aux États endettés de se financer avec des taux d'intérêts européens, Berlin refuse de « donner sa carte de crédit sans garanties sérieuses », selon les termes de Jens Weidamnn, le président de la Deutsche Bank.

On aurait pu rêver un meilleur départ entre les deux capitales. Mais les lignes semblent bouger en Europe où plusieurs chefs d'État se rangent derrière François Hollande sur ce thème de la croissance. Alors, Berlin est-il en train de s'isoler en Europe. Pas aussi simple si on écoute la réponse de Stefan Seidendorf, de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg.

Un jeune sur deux au chômage

Des chômeurs faisant la queue devant une agence pour l'emploi à MadridImage : dapd

Direction l'Espagne maintenant. Incapable d'offrir à ses jeunes diplômés des conditions de travail décentes et à la hauteur de leurs qualifications, l'Espagne et ses 5 millions de chômeurs voit ses forces vives fuir vers d'autres pays.

Principal pays de destination, ce n'est pas une surprise : l'Allemagne. Avec un taux de chômage en dessous des 7%, le pays attire les Espagnols.

C'est un reportage de Henry de Laguérie.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot

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