Pas d'investisseur privé en Bundesliga
29 février 2024"Au vu de l'évolution actuelle, une poursuite réussie du processus ne semble plus possible", a déclaré mercredi dernier Hans-Joachim Watzke, patron du Borussia Dortmund et porte-parole du présidium de la DFL (la Ligue allemande de football), à l'issue d'une réunion à Francfort.
Les supporters protestaient depuis plusieurs semaines contre ce projet, notamment en perturbant les matches par des jets d'objets sur les pelouses, comme des balles de tennis ou des pièces en chocolat, obligeant à de fréquentes interruptions.
De l'argent pour concurrencer l'Angleterre et l'Espagne
Initialement, les 36 clubs professionnels qui composent la Bundesliga et la deuxième division avaient décidé de faire appel à un investisseur externe qui devait injecter de l'argent dans le football professionnel allemand.
En échange de 8% des futurs droits de télévision, la Ligue devait recevoir une manne de près d'un milliard d'euros pour l'aider à commercialiser et promouvoir à l'international la Bundesliga, dont l'image est loin d'atteindre celle des championnats anglais et espagnols en dépit de clubs prestigieux comme le Bayern Munich et de stades remplis.
Mais la colère de la plupart des organisations de supporters, qui estimaient que le processus de sélection avait manqué de transparence a dissuadé les dirigeants allemands de poursuivre leurs plans.
"Le football allemand, aussi commercialisé soit-il, appartient toujours en fin de compte aux membres et aux supporters, et non à quelques riches qui veulent s'enrichir encore plus. Cela s'est bien vu lors des manifestations de ces dernières semaines. C'est pourquoi aujourd'hui est un grand jour pour le football allemand", a déclaré Thomas Kessen, porte-parole de l'association de supporters "Unsere Kurve".
Un combat loin d'être terminé
Malgré cette victoire, les supporters restent sur le qui-vive : ils savent que tôt ou tard, certains dirigeants de clubs vont vouloir remettre sur le tapis la question du 50+1, cette fameuse règle qui empêche un investisseur externe de prendre le contrôle total d'un club de football.
Une spécificité allemande qui peut être vue comme un handicap à l'étranger, mais à laquelle les supporters tiennent plus que tout, pour que leur sport ne sombre pas dans la commercialisation à outrance.