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Bureaux fermés en Côte d'Ivoire : le point sur la journée

La rédaction francophone
31 octobre 2020

Alors que les bureaux ferment, la DW fait le point sur la premier tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire.

Bureau de vote à Abidjan
Quelque 7,5 millions électeurs ivoirien étaient appelés à voterImage : Issouf Sanogo/AFP

Les bureaux doivent fermer à 18h en Côte d'Ivoire après le premier tour de la présidentielle de ce 31 octobre 2020. Après vous avoir fait vivre cette journée en direct sur son site, sur Facebook, sur Twitter et dans une grande émission spéciale, la DW fait le point sur ce samedi de vote. 

Les chiffres

Quelque 7,5 millions électeurs ivoiriens étaient appelés aux urnes. 44 candidats avaient déposé leurs candidatures mais quatre seulement ont été retenus par le Conseil constitutionnel : le président sortant Alassane Ouattara qui brigue un troisième mandat controversé, l'ex-président Henri Konan Bédié, chef du principal parti d'opposition, l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, Kouadio Konan Bertin, indépendant. 

10.000 observateurs étaient sur le terrain ce samedi selon la commission électorale. Alors que l'élection se déroulait dans un contexte tendu, 35.000 membres de forces de l'ordre ont aussi été déployés pour tenter d'assurer la sécurité des bureaux de vote.

Des nombreux incidents 

La commision électorale assure que les incidents de ce samedi en plusieurs endroits du pays "sont insignifiants". Le président de la CEI Ibrahime Kuibiert-Coulibaly estime que, sur les 22.381 bureaux de vote, "30 ou 40 bureaux ont été saccagés". L'opposant Pascal Affi N'Guessan parle lui de 12 morts minimum dans les violences.

Dès ce matin, des images reçues par les journalistes de la DW montraient du matériel de vote détruit à M'Batto, dans le centre du pays.

Dans plusieurs ville, comme ici à M'Batto, du matériel électoral a été détruitImage : Julien Adayé/DW

Du matériel électoral a aussi été brûlé à Brobo, près de Bouaké dans le centre. A Bouadikro et Bongouanou, 100 km au nord d'Abidjan, fiefs d'Affi N'Guessan, les bureaux n'ont carrément pas ouvert. 

Des incidents du même type à Daoukro dans le centre-est, le fief de M. Konan Bédié. Là, le matériel électoral n'est pas arrivé aux bureaux de vote et des barricades ont été érigées dans la ville et sur certaines voies y menant, selon des journalistes de l'Agence France Presse. 

À Abidjan, dans le quartier de Blockhauss à Abidjan plusieurs centaines de jeunes ont aussi empêché l'ouverture de bureaux de vote et se sont affrontés avec la police. La route principale du pays, menant au Mali et au Burkina Faso, aurait aussi été bloquée près de Djebonoua, à 350 km au nord d'Abidjan. Des urnes auraient aussi été saccagées à Gboguhé.

Une ONG de la société civile, l'Initiative de Dialogue et Recherche Action pour la Paix (INDIGO), assurait que "21% des bureaux de vote n'avait toujours pas ouvert à midi".

Boycott de l'opposition 

Opposés á un troisième mandat d'Alassane Ouattara qu'ils considèrent comme un "coup d'Etat électoral", Henri Konan Bédié et Pascal Affi N'Guessan ont avaient appelé à la "désobéissance civile" et au boycott du scrutin, tout en maintenant leurs candidatures. Un appel selon eux très suivi ce samedi. 

"Ce coup d'Etat électoral à été un échec. Le peuple ivoirien à réussi à faire échec à cette élection", a déclaré Pascal Affi N'Guessan lors d'une conférence de presse. Le taux de participation de cette présidentielle devrait donner davantage d'indications sur le suivi de l'appel de l'opposition.

Appel au calme d'Alassane Ouattara

Alassane Ouattara a voté au bureau de Sainte-Marie d'AbidjanImage : Katrin Gänsler/DW

Après avoir voté au bureau de Sainte-Marie d'Abidjan, le président sortant et candidat Ouattara a appellé ses opposants à "renoncer à la désobéissance civile". Il a évoqué une Côte d'Ivoire "qui a besoin de paix" et parlé "d'actes criminelles". Alassane Ouattara a appellé les jeunes "à ne pas se laisser manipuler".

Dans une interview à la DW, de ses principaux soutiens, Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement et du Rassemblement des républicains (RDR) se voulait confiant ce samedi. "Nous avons fait une belle campagne, et nous avons pu mettre en évidence notre projet pour les 5 ou 10 prochaines années", assure-t-il. "Dans une élection, il faut respecter les adversaires, mais notre objectif est vraiment de gagner dès le premier tour", insiste Mamadou Touré. Il a voté ce matin dans le bureau de vote 6 de l'Ecole Primaire Kipré Raphaël de Daloa.

Appel à l'unité de Kouadio Konan Bertin 

Kouadio Konan Bertin a voté dans son fief de LakotaImage : Julien Adayé/DW

Après avoir voté, le candidat outsider de cette élection, Kouadio Konan Bertin, s'est réjoui que "la Côte d'Ivoire soit encore debout". Et d'appeller à l'unité nationale. "Il y a un temps pour tout, un temps pour se battre, un temps pour faire la paix et celui-ci est devant nous", a-t-il insisté. "Ce qui est important c'est l'avenir de nos enfants, restons unis, un peuple, un même destin."

De son côté, Guillaume Soro, ex-Premier ministre dont la candidature à la présidentielle de samedi en Côte d'Ivoire a été invalidée, affrime ne plus reconnaître le président Alassane Ouattara. "L’apocalypse et la catastrophe se sont abattues sur la Côte d’Ivoire ce jour de 2020", a-t-il écrit sur Twitter ce samedi. "Nous n’avons aucune autre option que celle d’œuvrer au départ d'Alassane Ouattara", poursuit-il.

La commission électorale a cinq jours pour annoncer les résultats. Si un deuxième tour doit être organisé, il est prévu le dernier samedi du mois de novembre.