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Burkina : "les groupes armés ont l'initiative du combat"

15 novembre 2021

Au moins 32 personnes, dont 28 gendarmes, ont été tuées par des djihadistes présumés dans une attaque à Inata, dans le nord du pays.

Des soldats burkinabés patrouillent à bord d'un pick-up sur la route de Dori
Image : Olympia de Maismont/AFP/Getty Images

L'attaque armée a visé dimanche 14 novembre 2021 un détachement de la gendarmerie dont l'unité aurait dû être relevée depuis le 20 octobre. L'armée devait déployer de nouveaux soldats avec une assistance aérienne renforcée dans la zone. Ce qui n'aurait pas été fait à temps. 

Le bilan est encore provisoire. Un précédent bilan officiel donné dimanche soir faisait état d'au moins 20 morts, 19 gendarmes et un civil. Le gouvernement précise que 27 gendarmes ont été retrouvés sains et saufs. 

→ Lire aussi : Burkina Faso : le calvaire des déplacés

Selon le journaliste d'investigation Boureima Ouédraogo, du journal Le Reporter, toutes les conditions semblaient réunies pour attaquer le contigent qui n'avait plus aucune dotation en  vivres.

Boureima Ouédraogo estime que l'armée burkinabè doit anticiper davantage sur les activités des groupes armés.

"Parce que jusque-là, ce sont des groupes armés qui ont l'initiative du combat. Il faut que l'on ait une stratégie de combat permettant d'anticiper et dans ce cadre-là, les renseignements sont essentiels. On nous dit que les renseignements fonctionnent donc c'est la stratégie militaire qui ne fonctionne pas. Il faut qu'on sache qu'on ne peut pas venir à bout de cette situation uniquement par les armes. La stratégie doit intégrer d'autres actions notamment les questions de négociation et de cohésion sociale", explique le journaliste burkinabè.

→ Lire aussi : Burkina Faso: l'armée s’adapte aux attaques djihadistes

Dialogue avec les communautés

Discuter avec les communautés en les impliquant dans le processus de cohésion sociale : c'est ce que prônent aussi certains acteurs de la société civile comme Luc Damiba, car, selon lui, la majorité de ceux qui perpétuent ces attaques sont des Burkinabè. Et pour lui, l'armée doit reconquérir le territoire en assurant la sécurité des populations.

La stratégie doit intégrer les questions de négociation et de cohésion sociale"

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"Aujourd'hui, on doit avoir une armée qui soit capable de gérer le social et les éléments pratiques dans les villages. Il faut rouvrir les écoles en donnant la possibilité aux militaires d'enseigner et de sécuriser ces lieux y compris dans les centres de santé. Les militaires qui doivent soigner et les militaires qui doivent refaire les routes dans les différentes communautés. Faire des forages et donner de l'eau aux populations. Si l'on ne fait pas cela, on ne pourra pas reconquérir nos populations", estime Luc Damiba.

Un avis que ne partage pas le journaliste d'investigation Boureima Ouédraogo.

"Je crois qu'on peut envoyer l'armée partout sauf dans les écoles. Si les gens attaquent effectivement les militaires, le jour où ils se rendront compte que ceux qui enseignent sont des militaires, ils seront capables de rentrer dans une classe et de tirer sur tout le monde, y compris les enfants!"

L'opposition hausse le ton

Face à la "dégradation de la situation sécuritaire", l 'opposition burkinabè exige des "mesures urgentes" menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la "démission immédiate du chef de l'Etat", Roch Marc Christian Kaboré.

Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à des attaques djihadistes régulières et meurtrières. Les violences, parfois exacerbées par des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.

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