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Burkina Faso: la junte impuissante face aux djihadistes

9 mai 2022

Le week-end dernier, une attaque armée sur la prison de la ville de Nouna, dans le nord-ouest du Burkina Faso, a fait un mort et permis à plus de 60 prisonniers de s’évader.

Les groupes djihadistes ont changé de stratégie au Burkina Faso. Désormais, ils ne visent plus uniquement des villages mais aussi des villes. 

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Nouna dans le Nord-Ouest en est un exemple récent. Mahamoudou Sawadogo, un expert burkinabè en matière de sécurité, explique que les terroristes "ont réussi à isoler des villes et à empêcher les forces de défense et de sécurité de faire des mouvements ou de venir en aide aux populations. C'est dans ce sens que depuis plus d'une semaine, ils ont commencé à harceler la ville de Nouna et finalement au bout de la semaine, ils ont attaqué la ville et fait évader des prisonniers".

La junte fragilisée ?

Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en janvier avaient prétexté l’incapacité de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré à sécuriser un pays que les attaques terroristes fragilisent depuis 2015. 

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Une large partie de la population avait soutenu ce putsch mais pour Seidik Abba, un analyste politique de la région sahélienne, la junte semble impuissante à son tour face aux groupes armés.

"Cette attaque de la prison est un tournant, estime Seidick Abba. C'est la preuve qu'ils n'ont pas le contrôle de la situation. Je pense qu'aujourd'hui, il y a un risque de divorce entre la junte et la population parce que comme on sait, la population avait applaudi l'arrivée au pouvoir des militaires en pensant qu'ils feraient mieux".

Le djihadisme, la question primordiale

Depuis mars dernier, le gouvernement de transition a donné l'autorisation aux leaders communautaires de dialoguer avec les groupes armés. 

Des personnes applaudissent en soutien aux soldats putschistes près de la station de télévision nationale à Ouagadougou, lundi 24 janvier 2022Image : Sophie Garcia/AP/picture alliance

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C’est l'une des stratégies adoptées par le pouvoir en place mais la question primordiale reste l’implantation des groupes djihadistes qui profitent de l'absence de l'Etat pour imposer leur loi.

"Dans la plupart de ces régions, il y a des parties entières où on n'a jamais vu l'Etat, où on n'a jamais vu aucun service de l'Etat. Cette absence de l'Etat a pu servir l'agenda des groupes djihadistes : ils sont devenus l'école, la justice, la fiscalité", précise Seidik Abba. 

Le Burkina Faso, depuis 2015, compte près de deux millions de personnes qui ont fui à cause de l'insécurité et plus de 2.000 qui ont été tuées dans les violences.
 

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