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Burkina Faso : Lookman Sawadogo et Alain Traoré sont libres

Charles Bako
7 juillet 2023

Les deux journalistes étaient poursuivis pour des faits de complicité de non-dénonciation de délit. Marcel Tankoano, lui, a été condamné à quatre ans de prison.

Burkina Faso - Denkmal in Ouagadougou
Image : imago/ZUMA Press

Les journalistes Lookman Sawadogo et Alain Traoré ont donc été relaxés pour infraction non constituée. Aristide Ouédraogo est chroniqueur à la télévision Canal 3. Il salue le travail de la justice burkinabè.

"C’est un réel soulagement pour le monde de la presse de savoir que le juge a été vraiment indépendant en prononçant le bénéfice du doute pour les deux journaliste Lookman Sawadogo et Alain Traoré. Donc nous pensons que nous avons une justice qui sait lire entre les lignes et qui peut dire le droit sans être influencée par les émotions du moment parce que tout ce qui se disait était de façon émotive", estime Aristide Ouédraogo. "Le juge n’a pas perdu de vue que certaines choses ont été dites sans tenir compte du droit et de la présomption d’innocence des deux prévenus".

Raphael Yonli, du mouvement de la jeunesse Réveille-toi, proche du pouvoir, avait quant à lui émis le souhait que les sanctions soient plus lourdes, c’est-à-dire des condamnations au-delà de cinq ans de prison pour les accusés, comme l’avait requis le parquet.

"Nous pensons que cela aurait été mieux que les sanctions soient plus sévères pour que ça serve d’exemple. Mon message que je tiens à adresser à l’ensemble de la population burkinabè en général et à la jeunesse en particulier, c’est un message de détermination, d’union, de solidarité et de vigilance surtout. J’invite l’ensemble de la jeunesse à faire bloc derrière le capitaine Ibrahim Traoré pour le soutenir. Ce n’est pas le moment d’être divisé parce qu’actuellement la nation est en urgence", estime Raphael Yonli. 

Marcel Tankoano, du Front uni pour le Faso, dont les appels à brûler le palais du roi des Mossis ont été trouvés sur un groupe WhatsApp, a donc été condamné à quatre ans de prison. 

Une décision courageuse, selon la défense 

Les autres membres actifs écopent de 24 à 30 mois de prison et une amende allant pour chacun des accusés d’un à dix millions de francs CFA. A l’exception toutefois de Boukary Conombo, du mouvement Brassard noir, qui a aussi été relaxé au bénéfice du doute. 

L'avocat Paul Kéré, qui s’occupe de la défense d’Abdoul Karim Baguian, membre du Front uni pour le Faso, a fait savoir que l'exploitation des messages des téléphones a été faite "de manière abrupte", et que les conversations de son client datent de 2020. 

Mohamadou Paré, avocat des journalistes Lookman Sawadogo et Alain Traoré, n’a pour sa part pas caché son soulagement après la relaxe de ses clients.

"Le tribunal a rendu une décision sage mais une décision courageuse parce que vous connaissez l’environnement de ce dossier. Ce qui leur était reproché, c’est-à-dire l’incitation à attroupement et à aller brûler le palais du Moogho Naaba, c’est un dossier sensible et si un tribunal arrive à rendre une décision de relaxe contre certains prévenus, nous estimons que c’est une décision courageuse", jubile l'avocat.

Les avocats des leaders des organisations de la société civile n’ont pas encore indiqué s’ils allaient faire appel. Ceux-ci ont été condamnés pour incitation à la provocation d’attroupement, mise en danger de la vie d’autrui et complicité d’incitation d’attroupement.

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