Des proches de Poutine saluent le putsch au Burkina
26 janvier 2022Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi (25.01.2022), sur la place de la Nation, dans le centre de Ouagadougou, la capitale burkinabè. Une manifestation pour saluer le putsch militaire qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré en début de semaine, pour soutenir le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), né de ce putsch. Et une manifestation aussi pour critiquer la Cédéao - la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest - institution qui a adopté, ces derniers mois, de lourdes sanctions à l'égard du Mali et de la Guinée, deux pays dans lesquels les présidents en place ont également été renversés par l'armée.
"On est très, très content parce que l’armée burkinabè a pris sa responsabilité", "On va soutenir l’armée jusqu’à notre dernière force", "C'est la victoire du peuple", "Que la Cédéao accepte d'être une Cédéao des peuples" → Écoutez ci-dessous quelques réactions de manifestants, recueillies mardi, place de la Nation.
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Condamnations occidentales
"Il y a toujours des célébrations pour ce genre de situations." a estimé le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, en voyant les images de liesse populaire en soutien aux militaires putschistes.
"Il est facile de les orchestrer, mais les valeurs démocratiques ne dépendent pas de l'opinion publique à un moment donné. Les sociétés démocratiques sont une valeur qui doit être préservée en soi. Les coups d'État militaires sont inacceptables au 21ème siècle."
Le président français, Emmanuel Macron, a lui déploré un putsch qui "s'inscrit dans une succession de plusieurs coups d'Etat militaires qui sont extrêmement préoccupants, dans un moment où la région (sahélienne) doit avoir une priorité qui est la lutte contre le terrorisme islamiste".
A Berlin, le gouvernement allemand voit dans le putsch un coup dur porté à la Constitution burkinabè et à la démocratie. Il réclame la libération du président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré.
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Applaudissements russes
A l'inverse, l'homme d'affaire russe, Evguéni Prigojine, réputé proche du président Vladimir Poutine, a salué le putsch comme le signe d'une "nouvelle ère de décolonisation" en Afrique.
"Tous ces soi-disant coups d'Etat sont dus au fait que l'Occident essaie de gouverner les Etats et de supprimer leurs priorités nationales, d'imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d'eux", a déclaré le magnat russe dans un commentaire publié sur le réseau social russe VK.
Evguéni Prigogine est accusé de financer la désormais célèbre société militaire privée Wagner. Une société, visée depuis décembre, par des sanctions de l'Union européenne.
Alexandre Ivanov, qui est lui connu pour être l'un des représentants des "instructeurs" russes en Centrafrique, a lui aussi loué les putschistes de Ouagadougou. Dans un communiqué publié sur Twitter, il a estimé que la France n'avait obtenu "aucun succès" dans la lutte antiterroriste dans la région.
A noter, que de son côté, le ministère russe des Affaires étrangères s'était dit lundi "préoccupé par la complication considérable de la situation politique interne" au Burkina Faso, disant "espérer une stabilisation rapide" du pays.
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