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Burkina Faso : vote calme malgré la situation sécuritaire

La rédaction francophone
22 novembre 2020

6,5 millions d’électeurs devaient choisir leur chef de l’Etat et les 127 députés. De nombreux électeurs n’ont pas pu voter.

Le vote s’est déroulé sous la surveillance des forces de l’ordre
Le vote s’est déroulé sous la surveillance des forces de l’ordreImage : Olympia De Maismont/AFP/Getty Images

L’heure est à présent au dépouillement dans les bureaux de vote qui ont pu ouvrir lors du double scrutin législatif et présidentiel. Les premiers résultats devraient être rendus publics dès demain, commune par commune.

Ce qu'il s'est passé dimanche dans cet article Burkina Faso : revivez le vote sur la DW

D’après la commission électorale nationale indépendante (Céni), le vote s’est globalement bien déroulé. "Des individus ont interdit aux populations de prendre part au vote", a cependant reconnu le président de la Céni, Newton Ahmed Barry. 1.300 bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir ce dimanche. Dans un village de la province de la Tapoa, dans l’extrême-est du pays, des populations ayant reçu des menaces de morts n’ont pas pu voter. Depuis le début des attaques djihadistes, 1.200 personnes ont été tuées. On compte un million de déplacés internes.

D’autres électeurs n’ont pas pu voter parce qu’ils n’avaient pas les nouvelles cartes d’électeurs, selon notre correspondant Richard Tiene, dans notre émission spéciale.

Des électeurs dans un centre de vote à Ouagadougou Image : Katrin Gänsler/DW

Pas de polémiques sur les fraudes

A Dori, une ville du nord du pays, Michel Bere de notre radio partenaire Horizon FM Grand Nord à Dori, a constaté qu’"il y a eu plus d’affluence que dans les années antérieures". Il dit avoir observé l’engouement des populations lors du vote. Les populations de 400 villages n'ont cependant pas pu voter.  

Treize candidats dont une femme, Yéli Monique Kam, briguent la magistrature suprême, dont le président sortant Roch Marc Christian Kaboré. Après avoir voté, il a appelé à se concentrer sur le scrutin et non sur les fraudes. Des candidats de l’opposition ont dénoncé dimanche en effet des fraudes dans certains bureaux de vote. Samedi, l’opposition avait déjà indiqué qu’une fraude massive était en préparation pour une victoire au premier tour du président sortant Roch Marc Christian Kaboré.

Selon le politologue Kassem Salam Sourwèma, dans notre émission spéciale, "ce sont les élections les plus ouvertes que nous ayons eues jusque-là". L’enseignant à l’université Ouaga 2 n’exclut pas une victoire au premier tour "même si sa probabilité n’est pas aussi forte que le dit le parti au pouvoir".

La première pour la diaspora

Les Burkinabè de l’extérieur ont voté pour la première fois à l’occasion de ce double scrutin. La Côte d’Ivoire est le pays qui compte une forte communauté burkinabè, environ cinq millions. Six mille électeurs se sont rendus aux urnes. Trois centres de vote étaient ouverts à Bouaké, Soubré et à Abidjan.

"Je suis contente de venir voter pour la première fois dans ma vie", a déclaré Martine Kano. "Cela fait 30 ans que je suis ici en Côte d’Ivoire et c’est la première fois que je viens voter ici à l’ambassade". Selon l’électeur Issouf Gaboné, arrivé depuis 6h dans son centre vote. Barry Kaboré affirme que "c’est un sentiment de joie qui m’anime de remplir mon devoir civil qui est de participer aussi à l’élection présidentielle de mon pays".

Le président sortant Roch Marc Christian Kaboré brigue un second mandat Image : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

En Allemagne, les Burkinabè ont aussi voté pour la première fois. Selon Jean-Baptiste Kafando, à Berlin depuis 15 ans, ce vote de la diaspora est "une ouverture donnée aux Burkinabè de l’extérieur d’avoir voix au chapitre". Yaya Fayama, habitant de Berlin depuis huit ans, indique que la dernière fois qu’il a voté, il était au Burkina Faso. Du coup, "personnellement, ça fait me chaud au cœur, ça fait vraiment énormément plaisir", a-t-il déclaré à la DW.

Lire aussi → L'insécurité, préoccupation commune des candidats à la présidentielle au Burkina

Contrairement à l’Allemagne, le vote n’a donc pas pu se tenir dans tout le Burkina Faso. Le Conseil constitutionnel avait début novembre constaté que le scrutin ne pouvait se tenir dans 17% du territoire, faute d'une présence de l'Etat, administrative et sécuritaire, suffisante. Du coup, les Burkinabè espèrent que le prochain chef de l’Etat va définitivement mettre fin à l’insécurité.

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