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Burkina : l'armée recrute pour lutter contre les djihadistes

Henri Fotso
29 août 2019

Le nombre de personnes déplacées en raison de violences a été multiplié par cinq dans le pays depuis le début de l'année.

African Union summit
Le président Roch Marc Christian Kabore doit trouver plus d'argent pour financer son armée.Image : Getty Images/I. Sanogo

Ecoutez l'interview du Directeur de la communication militaire burkinabè en cliquant ici...

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Au Burkina Faso, les personnes déplacées en raison des violences sont passées de 47 000 à 239 000 entre janvier et juillet 2019. Les nombreuses attaques ciblent également les militaires.

L’armée a ainsi annoncé son intention de recruter 500 nouveaux militaires à titre exceptionnel. Ce recrutement est annoncé dix jours après l’attaque la plus meurtrièresubie par l'armée burkinabè.

Jean Arthur Idriss Diasso, le directeur de la communication des forces armées burkinabè que nous avons joint au téléphone précise :

"C’est un recrutement complémentaire. Le recrutement habituel est déjà lancé. L’effectif de 500 en fait, c’est pour augmenter l’effectif qu’on recrutait chaque année : 1.500. Donc ça va faire 2.000 au total."

Le G5 Sahel dans l'impasse

Le renforcement de l’effectif de l’armée burkinabé intervient au moment où le G5 Sahel semble dans l'impasse dans sa lutte contre le terrorisme.

Après avoir perdu, le 19 août dernier, 24 soldats durant l’assaut d’une centaine d’hommes contre sa caserne de Koutougou dans le nord du pays, l’armée burkinabè va donc se doter de moyens humains plus importants en rajeunissant ses troupes.

2.000 nouveaux soldats pour 2019 est un effort significatif pour cette armée dont les effectifs sont évalués à 12.000 soldats, dont un peu plus de la moitié est dans l’armée de terre, et le reste reparti entre la gendarmerie et l’armée de l’air.

Il y a un an, le ministre de la Défense avait déjà plaidé devant l’Assemblée nationale en faveur de l’augmentation des effectifs militaires, rappelle Jean Arthur Idriss Diasso :

"Avec les ajustements structurels intervenus, l’armée a été l’un des ministères les moins bien lotis, donc on ne recrutait plus. Même si on recrutait, cela concernait des effectifs réduits. Il y a quelque temps, nous avons repris un recrutement plus conséquent. Et quand on l'a repris, le recrutement est passé de 1000 à 1.500 soldats. Là, vous avez les 500 qu’on prend en plus pour renforcer l’effectif que nous avons."

Le manque de financement est l'un des problèmes dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.Image : Getty Images/AFP/T. Samson

Mais que représentent 12.000 soldats dans le dispositif de sécurité d’un territoire de 274.000 km2 et d’une population de 20 millions d’habitants ?

Le recrutement de nouveaux hommes peut-il être efficace s’il n’est pas accompagné d’un renforcement en matériel de surveillance et de combat ? 

Car le fait que le camp de Koutougou ait été attaqué avec une telle violence et un tel bilan, il y a dix jours, pourrait signifier des insuffisances dans le dispositif de surveillance du territoire et dans la capacité de réplique aux assaillants.

Le budget de l’armée burkinabè s'établirait autour de 2 % du Produit intérieur brut, alors que le pays est devenu depuis début 2016 la cible de groupes armés extrémistes. Les attaques de ces derniers mois ont fait plus de 500 morts et 239.000 déplacés internes au "pays des hommes intègres"

Ecoutez l'interview du Directeur de la communication militaire burkinabè en cliquant ici...

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Henri Fotso Correspondant au Cameroun pour le programme francophone de la Deutsche Welledwfrancais