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Burkina : lassitude autour du procès du putsch manqué

Richard Tiéné
25 octobre 2018

Plus de six mois après l'ouverture du procès du putsch manqué de septembre 2015, la forte mobilisation des premiers jours a laissé place à une salle d’audience de plus en plus vide.

Burkina Faso Ouagadougou General Gilbert Diendere
Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

Passé l’engouement des premières auditions, les Burkinabè attendent, dans les prochains jours selon un programme établi par le tribunal, le passage des gros bonnets que sont les généraux Djibril Bassolé et Gilbert Diendéré.

"Quand on parle du général Diendéré, du général Bassolé, ce sont ces têtes là que nous voulons entendre. On veut savoir ce qui s’est passé réellement parce que tous ceux  qui passent actuellement, excusez-moi du terme, mais je dirais que ce sont des plaisantins. Ils ne veulent pas assumer concrètement leur acte." "Pour moi le procès du coup d’Etat manqué ressemble à une distraction maintenant", se confient des Burkinabè. 

Les accusés encourent la peine maximale, soit la perpétuité, pour des chefs d’accusation se résumant à l’attentat à la sureté de l’Etat, coups et blessures volontaires et meurtres.

"Je ne rêve pas mais je dis on aurait pu avoir la vérité si certaines personnes étaient là. Ici on sait… ", explique Maître Yamba Seydou Roger Ouédraogo. l'un des avocats de la défense, qui estime que ce procès ne respecte pas les règles de droit et se passe en l’absence de certains témoins majeurs. 

Allusion est ici faite au Premier ministre de la transition Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada, qui a préféré plutôt faire savoir sa part de vérité dans un livre récent qui connait un succès commercial au Burkina. 

"Vous avez aujourd’hui, l’information que des gens, des militaires ivoiriens ont remis de l’argent et du matériel de maintien de l’ordre à des militaires envoyés par le général Diendéré et que cet argent a été remis à des politiques pour mener des actions entrant dans le cadre du soutien au coup d’Etat. Ce sont des informations très importantes. On aura bientôt toute la vérité", selon Maître Pierre Yanogo, avacot de la partie civile, le procès a emprunté le chemin du droit avec des témoignages clé. 

Au total 73 accusés se succèdent à la barre dans un procès qui semble de jour en jour moins préoccupé les Burkinabè que la recrudescence des attaques terroristes.