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Burkina : l'Ocha alerte sur la crise humanitaire

Richard Tiéné
11 février 2021

Le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires Ramesh Rajasingham est en visite au Burkina Faso où trois millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire.

Ramesh Rajasingham, à droite
Ramesh Rajasingham, à droiteImage : Richard Tiéné/DW

Au Burkina Faso, un nombre record de plus de trois millions de personnes auront besoin d'une aide humanitaire cette année selon l’Onu. Depuis le début de 2019, les attaques terroristes ont poussé plus d’un million de personnes à trouver refuge hors de leur localité.

Pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la détérioration de la situation dans une grande partie du pays, Ramesh Rajasingham, le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires (Ocha), est en visite au Burkina Faso.

Il faudrait mobiliser 607 millions de dollars pour maintenir et accroitre les interventions d’urgence. 

Ramesh Rajasingham, le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires de l'OnuImage : Richard Tiéné/DW

Après l’étape de Djibo dans le sahel, c’est à Kaya dans le centre nord que Ramesh Rajasingham constate de visu les réalités des déplacés internes sur un site qui accueille près de 2.000 personnes.

Maiga Mouniratou et Sawadogo ont quitté précipitamment leurs villages du fait des attaques terroristes.
"Ils sont venus à moto. Ils portaient des fusils. Ils ont tué quatre hommes. Ils disent qu’ils veulent que tout le monde devienne musulman. Ils ont également frappé des femmes", raconte Maiga Mouniratou.
"Ils ont brulé notre maison. Ils ont emporté nos bœufs et nos poulets" précise pour sa part Sawadogo.

L'accès à la nourriture mais également à l'eau potable reste difficile dans les camps de déplacés.Image : DW/D. van der Linde

Des conditions de vie difficile

Sous quelques tentes de fortune et dans 38 maisons, les déplacés internes, dont le nombre s’accroit au fil du temps, vivent dans la promiscuité dans un contexte de pandémie liée au coronavirus. La ration alimentaire qui leur est mensuellement distribuée relève du strict minimum pour les familles qui ont la chance d’être servi. D’autres préoccupations rendent la vie difficile pour les déplacés.

"Nous avons des jeunes qui sont là depuis deux ans ; mais il n’y a pas de solutions, d’alternative durable pour eux. Il y a toujours des parents et déplacés internes qui n’ont pas aujourd’hui le minimum de ressources pour envoyer leurs enfants à l’école" explique la chargée des affaires humanitaires de l'Ocha à Kaya, Aminata Pitroipa. 

Camp de déplacés dans le nord du Burkina.Image : Steven Kiemtore

Accentuer le plaidoyer

Face à toutes les préoccupations des déplacés, Ramesh Rajasingham promet d’accentuer le plaidoyer auprès de potentiels partenaires pour combler les besoins vitaux des personnes déplacées.
Il dit être en visite dans le pays "parce qu’il sévit au Burkina Faso une nouvelle crise qui mérite l’attention de la communauté internationale. Ce qui est donc une priorité pour nous. Je sais qu’il y a maintenant plus d’un million de déplacés dans le pays. Pour moi c’était très important de venir ici sur le terrain pour mieux appréhender la crise, rencontrer les personnes qui sont directement affectées, les personnes qui les assistent, donc la communauté humanitaire et le gouvernement lui-même."

En marge de cette visite, le gouvernement du Burkina Faso et la communauté humanitaire ont lancé le plan de réponse humanitaire 2021 censé soulager les déplacés les plus vulnérables.

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