L'arrêté signé mardi par le ministre Simon-Pierre Boussim porte "réquisition de l'or produit par la société d'exploitation minière d'or de Semafo Burkina Faso", une filiale du groupe canadien Endeavor Mining. Il stipule que "conformément à l'article 16 du code minier", 200 kilogrammes d'or produits à la mine de Mana dans l'ouest du pays sont "réquisitionnés pour nécessité publique", en indiquant que la société minière "percevra une indemnisation correspondant à la valeur de l'or ainsi réquisitionné", sans plus de précisions. 
Au cours actuel du lingot, 200 kg d'or, soit la quantité réquisitionnée par le Burkina Faso, représente une somme de plus de 11 millions d'euros.

Au regard du budget 2023 de l'Etat du Burkina Faso, qui s'élève à 3 236 milliards de FCFA (soit un peu moins de 5 milliards d'euros), cette somme est toutefois dérisoire.

Alors pourquoi cet arrêté des autorités de transition, au risque d'effrayer les investisseurs étrangers?

Ecoutez la réponse de Marc Raffinot, maître de conférences émérite à l'université Paris Dauphine-PSL

Spécialiste de l'économie du développement, il commence par expliquer la notion de "nécessité publique", invoquée par les autorités burkinabè.