Depuis ce mercredi 10.12.25, les contrôles des biens, des personnes et des engins en provenance d'Uvira se sont intensifiés au poste frontière de Gatumba, au Burundi. 

Mardi soir déjà, des véhicules militaires burundais roulaient à vive allure vers la frontière avec la RDC. Dans l'autre sens, la traversée de la frontière était soumise au contrôle strict de la brigade de police : les véhicules, les personnes civiles comme militaires et leurs biens ont été passés au crible.

Une foule nombreuse de Burundais et de Congolais ont longuement attendu de pouvoir franchir la frontière vers Uvira, comme ils en ont l'habitude. Mais la route est désormais coupée par la police. 

Une situation confuse

La plupart des personnes qui attendent ce mercredi sont des femmes qui pratiquent le petit commerce transfrontalier au quotidien, entre Bujumbura et Uvira. Parmi elles, Aïcha Kambale vient d'Uvira. Enceinte, physiquement effrayée et épuisée, elle témoigne, un sac à la main.

"Les militaires congolais tentaient de fuir le front et les jeunes wazalendo les ont bloqués au port, et ils se sont affrontés avec des coups de feu, pour les obliger à retourner au front. Les gens ont quitté leurs maisons et j'ai paniqué. Comme je suis enceinte, je ne supporte pas tout ce bruit. C'est tellement le chaos, là-bas", raconte-t-elle au micro de la DW. 

Un journaliste basé dans la ville d'Uvira nous a, lui, envoyé ce message par WhatsApp, sous couvert d'anonymat : "jusque-là, le M23 n'est pas visible dans le centre-ville. On y voit quelques wazalendo. Nous avons de la difficulté à circuler c'est certain".

Mardi soir, des militaires burundais bien équipés mais physiquement épuisés, sont rentrés à Gatumba. Ils laissaient percevoir la rigueur du front.