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Burundi : le difficile accès des filles à l’université

Antéditeste Niragira
13 septembre 2021

Ce lundi 13 septembre, c’est la rentrée des classes au Burundi. Mais, certaines filles ne peuvent pas poursuivre leurs études en raison de la pauvreté.

Sur le continent, faute de moyens, de nombreuses filles ne peuvent aller à l'école
Sur le continent, faute de moyens, de nombreuses filles ne peuvent aller à l'écoleImage : Naomi Conrad

Déborah  Mutoniwase, 14 ans, vit à Buterere, un quartier périphérique de la capitale économique, Bujumbura. Sa mère est séparée de son mari. Elle se débrouille dans le petit commerce au quartier pour subvenir aux besoins de ses deux filles. Les préparatifs pour la rentrée scolaire vont bon train.

Notre jeune reporter Clara Cheila  Dushime, 17 ans, a rencontré Déborah Mutoniwase, une jeune fille qui tente de poursuivre sa scolarité malgré les conditions difficiles.   

Clara Cheila  Dushime : "Bonjour Déborah Mutoniwase. A quoi ressemble ta journée d’écolière ?"

Le reportage de Clara Cheila Dushime

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Déborah Mutoniwase : "Je me lève très tôt le matin pour me laver et aller à l’école. Souvent, je vais à l’école le ventre vide et au retour, je ne trouve pas de quoi manger. Malgré tout ça, j’essaie de suivre les leçons en classe. Après l’école, je prépare les interrogations s’il y en a. Ou je vais aider ma mère dans son commerce."

Clara Cheila  Dushime : Comment fais-tu tes devoirs ?

Déborah Mutoniwase : "Je fais toujours mes devoirs et révisions après les cours. J’utilise une lampe au mazout, ma mère fait tout son possible pour me trouver du mazout afin de mieux étudier."

"Youth Building in Synergy to end Poverty"

Clara Cheila  Dushime : "Est-ce que c’est facile d’étudier pour toi ?"

Déborah Mutoniwase : "Ce n’est pas facile. Nous sommes nombreux en classe. Mais, je me débrouille mieux grâce à l’appui de YBSP."

L'université de BujumburaImage : DW/A. Niragira

YBSP, c’est l’association "Youth Building in Synergy to end Poverty". Elle aide des jeunes filles comme Déborah en fournissant notamment du matériel scolaire. Arthur  Mugisha est le président de l’association YBSP.

Clara Cheila  Dushime: Pourquoi la plupart des filles de la zone Buterere ne fréquentent pas l’école jusqu’à l’université ?

Déborah Mutoniwase: Elles s’occupent beaucoup de travaux ménagers et ce sont les garçons qui sont privilégiés. Un autre problème, ce sont les grossesses en bas âge, je ne sais pas pourquoi. 

Une jeune BurundaiseImage : DW/K. Tiassou

Deborah Mutoniwase va à l’école publique, mais cela ne l’empêche pas d’avoir des rêves dorés... Elle veut passer son bac et étudier la médecine.

"Dès que j’entre en septième je vais bien travailler pour avoir de bons résultats. Après le secondaire, je ferai la médecine à l’université pour enfin devenir docteur Mutoniwase", déclare-t-elle.

Clara Cheila  Dushime : "Que souhaites-tu aux autres jeunes filles comme toi ?"

Deborah Mutoniwase : "Je leur souhaiterais de bien étudier et de se passer de tout ce qui leur fait perdre du temps pour se préparer un bon avenir."

En 2019, les filles ne représentaient que 16,9% des inscrits à l'université. Mais Déborah Mutoniwase compte bien faire monter ce pourcentage.