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Au Burundi, des fonctionnaires mis à la retraite forcée

Antéditeste Niragira
7 août 2023

Plusieurs milliers de fonctionnaires burundais âgés entre 60 et 65 ans sont obligés de cesser de travailler. Mécontents, ils dénoncent le non-respect des lois et des pensions insuffisantes.

Main d'une personne âgée dans celle d'un enfant à salopette
L'Etat burundais oblige au changement de génération dans l'administrationImage : RODGER BOSCH/AFP/Getty Images

Au Burundi, depuis le 1er juillet dernier, plusieurs milliers de fonctionnaires sont à la retraite forcée.  Tous ceux qui ont entre 60 et 65 ans doivent en effet cesser de travailler, alors que l'âge légal de la retraite est établi à 65 ans. Les fonctionnaires sur place sont en colère.

"C'est une mise à la retrEinfügenaite humiliante, catastrophique, déshumanisante et dénigrante à l'endroit des fonctionnaires…", déplore Gaspard Kobako. Agé de 62 ans, l'ancien ministre de la Fonction publique a récemment été admis "abusivement" à la retraite, selon ses propres mots. Depuis bientôt un mois, il peine à s'occuper et à s'adapter à sa nouvelle situation et ne décolère pas. 

"Ça pose au moins trois problèmes : ces fonctionnaires qui avaient déjà de la peine à joindre les deux bouts, comment vont-ils vivre ?", interroge-t-il avant de se demander comment les personnes concernées vont payer les études de leurs enfants. "Comment vont-ils se faire soigner ? Parce que tout le monde ne bénéficie pas de carte de santé gratuite. Comment vont-ils continuer à rembourser les crédits qu'ils ont contractés auprès des institutions bancaires et financières ?"

Une mesure "illégale"

La mesure serait même illégale affirment certains comme Epitace Nduwayo. Ce journaliste retraité du secteur de la presse écrite publique estime que les personnes concernées "n'étaient pas préparées". Et il ajoute : "Selon le code du travail, ils doivent être avertis au moins une année avant la retraite, ce qui a été violé."

Même son de cloche du côté de la confédération syndicale du Burundi Cosybu. Son président, Célestin Nsavyimana, évoque les cadres législatifs de deux secteurs : la santé et l'enseignement.

"Les représentants syndicaux ainsi que le gouvernement ont conclu des accords matérialisés par des conventions collectives sectorielles, rappelle-t-il. L'âge de départ à la retraite avait été fixé à 65 ans. Ces conventions sont même passées au Parlement c'est donc une loi. Mais le nouveau statut général de fonctionnaires qui a été promulgué, dans certains de ses articles viole les conventions conclues notamment en matière d'âge de départ à la retraite."

Au moins 6.000 fonctionnaires ont déjà été contraints à la retraite cette année. Beaucoup sont en train de s'organiser en collectif pour constituer un mémorandum à soumettre au chef de l'Etat afin de revendiquer le rétablissement de tous les retraités dans leurs droits.

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