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Côte d’Ivoire : les gestes barrières négligés ?

12 octobre 2021

Les négligences sur le port du masque, pourtant obligatoire dans les lieux publics, font redouter une hausse des contaminations.

Des jeunes Ivoiriens à Abidjan
Des jeunes Ivoiriens à AbidjanImage : Reuters/T. Gouegnon

La Côte d’Ivoire enregistre à ce jour un peu plus de 60.000 malades de la Covid-19 pour 666 décès à la date du 12 octobre 2021 d'après les chiffres du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). Ce qui est largement moins que le Ghana voisin ou même un peu moins qu’un pays comme le Sénégal.

Pourtant, le relâchement vis-à-vis des gestes de précaution est inquiétant. Ce phénomène se constate notamment lors des rassemblements publics, comme lors de cette cérémonie en hommage à l’humoriste ivoirien, Leonard Groguhet, décédé récemment.

Écoutez les explications de Julien Adayé à Abidjan

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Ce soir-là, plus de 500 personnes s’étaient rassemblées pour une veillée artistique. Mais beaucoup dans le public ne portaient pas de masque. Chacun ayant sa propre excuse.

"J’étais sortie et il y avait une chanson qui m’avait attirée, donc dans la précipitation, j’ai laissé le masque dehors", se défend une Ivoirienne.

"J’ai un masque mais il est dans mon sac. (DW : Mais il y a du monde, nous sommes à un spectacle et vous n’avez pas votre masque ?) Ça c’est vrai ! C’est une erreur de ma part", admet un autre citoyen rencontré à Abidjan.

"C’est vrai, il faut porter le masque pour ne pas contaminer les gens et tout ça… mais c’est un choix. J’ai décidé de ne plus porter le masque parce que je suis vacciné. Ma famille est protégée, tout le monde est protégé", affirme encore une autre personne.

Négligence ou corona-scepticisme ?

Le lendemain matin, notre équipe de reportage s'est rendue à la polyclinique Sainte-Anne-Marie (Pisam), un des quatre établissements privés qui soignent à Abidjan les malades de la Covid-19. Au pied de l’immeuble, une femme manipule son téléphone sans masque.

"Oui j’ai un masque. (DW : Mais pourquoi vous ne le portez pas ?) Bon ! Je l’ai fait sans m’en rendre compte. Sinon je l’ai", assure-t-elle.

A l’entrée principale de la clinique, une autre dame n’a pas pu entrer.

Un homme porte un masque de protection au Centre Hospitalier Universitaire de TreichvilleImage : Reuters/T. Gouegnon

"J’ai essayé de rentrer sans avoir mis mon masque. Je l’avais oublié et tout de suite, le vigile m’a interpelée. J’ai trouvé cette réaction très bonne, ça prouve qu’il fait très bien son travail", explique-t-elle.

A l’intérieur de la clinique, devant les ascenseurs, un patient se promène sans masque. Pourtant, juste au-dessus de lui, des malades luttent contre la mort au quatrième étage.

"Je m’apprêtais à sortir. C’est pourquoi j’ai enlevé le masque. (DW : Mais vous êtes toujours à l’intérieur ?) C’est un oubli", se justifie-t-il.

Le contrôle des gestes barrières

Dans cette clinique, comme dans tous les lieux publics, le rappel des mesures barrières est pourtant affiché et d’autres dispositions sont prises pour empêcher toute contamination, rappelle Cynthia Logbo, la responsable de la communication de la polyclinique Sainte-Anne-Marie.

Une femme au Centre Hospitalier Universitaire de TreichvilleImage : Reuters/T. Gouegnon

"Comme vous pouvez le constater, à chaque entrée principale de la Pisam, nous avons un dispositif qui est en place. Désinfection des mains et port obligatoire du masque".

Pourtant en Côte d’Ivoire, malgré les campagnes de sensibilisation, de nombreuses personnes continuent de défier la maladie. 

Il n’est ainsi pas rare que des spectacles, des mariages, des cultes religieux ou encore des manifestations politiques rassemblent du public sans respect des mesures barrières. 

Face à la Covid-19, les personnes sans masque affirment ainsi souvent que seul Dieu les protège.

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