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Le JNIM bloque le carburant ivoirien vers le Mali

17 novembre 2025

L’acheminement du carburant depuis le Sénégal et la Côte d’Ivoire vers le Mali se durcit, le JNIM ayant déjà incendié plusieurs camions.

Mali Bamako 2025 | Des files d'attente aux stations-service en raison d'une pénurie de carburant
A Bamako, depuis début septembre, le manque de carburant frappe la capitaleImage : Idriss Sangare/REUTERS

"Les camions continuent de partir à Bamako. À partir de la frontière de la Côte d’Ivoire, nous sommes maintenant escortés par les militaires jusqu’à Bamako," explique Souleymane Diakité, un homme d'affaires d'Abidjan. 

Il dirige une entreprise de transport spécialisée dans l’acheminement de produits pétroliers et de marchandises, dotée d’un parc d’environ 70 véhicules.  

 

Ces dernières semaines, ses activités tournent au ralenti en raison de la situation sécuritaire préoccupante au Mali

"Les fréquences de rotation des camions ont beaucoup baissé, mais on n’a pas arrêté. Nous continuons de desservir Bamako, mais on aurait souhaité avoir beaucoup plus de rotations. Or, ce n’est pas le cas pour l’instant", observe l'homme d'affaires

La perte est lourde chez les commerçants

La crise sécuritaire qui secoue la région a durement frappé l’entreprise de Souleymane Diakité. L’homme d’affaires malien a perdu sept camions-citernes dans des attaques sur les axes routiers. Trois de ses chauffeurs ont été tués et deux autres sont portés disparus.  

Un bilan déjà lourd, qui illustre l’ampleur des pertes subies par l’ensemble des acteurs du transport, confronté à l’insécurité persistante au Mali. 

"Il y a eu beaucoup de pertes financières et nous avons enregistré près de 200 camions qui ont été brûlés", déplore Souleymane

La vente dans la rue devient de plus en plus fréquenteImage : AFP

La diaspora malienne de Côte d'Ivoire durement touchée

En Côte d’Ivoire, la diaspora malienne suit avec inquiétude l’évolution de la situation sécuritaire dans leur pays.  

Chaque jour, Safi et Haïdara appellent leurs proches restés au Mali. Pour ces deux femmes, ces échanges quotidiens sont indispensables, ils sont un moyen de s’assurer que la famille va bien et de maintenir un lien, dans un contexte marqué par l’instabilité et la menace permanente. 

"Déjà même au niveau des denrées alimentaires, il y a une explosion des prix", dit à la DW Safi, en ajoutant que les djihadistes procèdent également par des enlèvements.

Haïdara, elle, évoque la question des enfants "qui vont à l’école avec le ventre vide. Les hôpitaux peinent à soigner sans électricité. Ce n’est pas seulement une crise économique, c’est une crise humanitaire", déplore Haïdara.

Le gouvernement ivoirien a annoncé, le 13 novembre, un renforcement du dispositif sécuritaire le long de sa frontière nord. Cette décision est la conséquence d’un afflux de réfugiés maliens, fuyant les attaques menées par les groupes armés terroristes dans le sud du Mali. 

Pour mémoire, la Côte d’Ivoire accueille déjà près de 90 000 réfugiés originaires du Burkina Faso, également confronté à une intensification des violences djihadistes.