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Tidjane Thiam confirmé à la tête du PDCI

23 mai 2025

Le tribunal d’Abidjan confirme que Tidjane Thiam a retrouvé la nationalité ivoirienne après avoir renoncé à la nationalité française. Il peut donc diriger le principal parti d’opposition.

Tidjane Thiam
Tidjane Thiam fait partie des quatre figures de l'opposition exclues de l'élection présidentielle, une situation régulièrement dénoncée par leurs partis politiques. Image : Javier Rojas/ZUMA Press/IMAGO

En Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam reste à la tête du PDCI : la justice a confirmé ce jeudi (22.05.2025) que Tidjane Thiam pouvait rester à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition.

La décision met fin à une contestation portée par une militante du parti, Valérie Yopo, qui affirmait que Tidjane Thiam n’était pas de nationalité ivoirienne au moment de son élection en décembre 2023.

Le tribunal a effectivement reconnu que l’ancien banquier avait été illégalement élu à la présidence du PDCI car il détenait encore la nationalité française à cette date. Toutefois, ayant depuis renoncé à cette nationalité, Tidjane Thiam a recouvré automatiquement la citoyenneté ivoirienne, conformément aux textes, puisqu’il est né de parents ivoiriens.

Le PDCI vit depuis quelques semaines une période de troubles. Son candidat à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre, Tidjane Thiam, un banquier international de 62 ans, a été exclu de la course par la justice.Image : DW/S. Blanchard

Tidjane Thiam est ivoirien

"Dès lors qu’il a renoncé à la nationalité française, il est redevenu Ivoirien", explique l’écrivain et journaliste Venance Konan. "Il peut donc à nouveau être candidat à la tête du PDCI."

Cette clarification juridique ne lève toutefois pas tous les obstacles pour Tidjane Thiam. Début mai, il a été radié de la liste électorale, le rendant inéligible à la présidentielle d’octobre 2025. Une décision qui a provoqué la colère de ses partisans, qui y voient une manœuvre pour écarter un adversaire populaire.

"Monsieur Tidjane Thiam a été naturalisé Français", rappelle l’écrivain Venance Konan.

Le journaliste rappelle que : "Selon une loi ivoirienne de 1961, toute personne qui acquiert volontairement une autre nationalité perd automatiquement la nationalité ivoirienne. Ainsi, au moment de son inscription sur la liste électorale, M. Thiam était toujours Français et ne pouvait donc pas être électeur, ni candidat. Ce ne sont pas des manœuvres politiques qui l'ont exclu, mais la stricte application des textes. C’est regrettable qu’un homme de son envergure n’ait pas pris la peine de s’y conformer."

Le leader du PDCI devrait tirer les leçons de ses déboires judiciaires pour se préparer à la présidentielle de 2030 souligne pour sa part Patrick Mboyo Bakambo, docteur en droit, chercheur associé à l'Université Paris-Saclay et enseignant en droit public à l'université Grenoble Alpes en France. 

​Selon lui, "cette situation montre que Tidjane Thiam a encore un chemin à parcourir dans la vie politique Ivoirienne. Je pense qu'il ne s'attendait pas à une fronde de ce genre, notamment une action (en justice) de Valérie Yapo qui irait aussi loin. À partir de ce moment-là, il va devoir se former pendant les cinq prochaines années pour vraiment etre rompu aux arcanes politiques et politiciennes en Côte d'ivoire et s'adapter aussi à la réalité juridique du pays."

Tidjane Thiam rejoint donc les rangs des principaux opposants écartés de la course présidentielle. Quant au président sortant Alassane Ouattara, il n’a pas encore annoncé s’il briguerait un nouveau mandat.