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Le Cameroun à la veille d'un 1er octobre périlleux

Antonio Cascais
30 septembre 2021

Les festivités organisées ce vendredi pour la déclaration d'indépendance de l'Ambazonie ont été interdites.

Un soldat à Buea
Les soldats réguliers camerounais se préparent à des combats ce vendrediImage : Getty Images/AFP/A. Huguet

Ce vendredi 1er octobre pourrait-être agité au Cameroun. La date est symbolique : elle marque le 1er octobre 1961, date de naissance du Cameroun dans sa forme actuelle, mais aussi la proclamation de l'indépendance de l'Ambazonie, en 2017. Une République non reconnue, déclarée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par les indépendantistes anglophones.

Ils avaient prévu des festivités pour ce vendredi mais celles-ci ont été interdites par le pouvoir central. Un nouvel épisode dans la crise anglophone qui dure maintenant depuis cinq ans. 

Comment tout cela a commencé ?

C'est en octobre 2016 que la crise débute. Des grèves puis des manifestations éclatent pour demander le respect de la langue anglaise dans l'administration, le système judiciaire, l'éducation ou encore la santé. Les anglophones parlent de discriminations permanentes. Des juges et des enseignants anglais ont d'ailleurs été renvoyés de leurs postes. 

La vie quotidienne des habitants est perturbée depuis cinq ansImage : Getty Images/AFP/A. Huguet

Mais le gouvernement central n'écoute pas la colère des anglophones… Au contraire, il met la pression et réprime. En décembre 2016 déjà, des premiers indépendantistes sont tués à Bamenda. Une offensive est même lancée sur la ville début 2017. 

Quand les séparatistes ont-ils déclaré l'Ambazonie indépendante ?

Des grèves sont lancées chaque lundi sur place au printemps 2017. Les séparatistes déclarent l'Ambazonie indépendante le 1er octobre. Et depuis rien ne s'est amélioré, bien au contraire. Le président Paul Biya, réélu en 2018, n'a jamais réussi à régler le problème, malgré les tentatives de médiation et le "grand dialogue national" de 2019. 

Pourquoi les populations souffrent ?

Les deux camps, le pouvoir central comme les indépendantistes, sont régulièrement accusés de crimes contre les civils. Des accusations portées par des ONG et l'ONU à la fois. A tout cela se sont ajoutés les activités et crimes de Boko Haram. La secte islamique opère dans le nord du Cameroun.

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Au plus fort de la pandémie de Covid-19, en 2020, un groupe avait tenté de décréter un cessez-le-feu sur place, face à la situation humanitaire dramatique. En vain. 700.000 personnes ont été forcées de fuir au Nigeria voisin ou ailleurs depuis le début de ce conflit anglophone. Un conflit qui a fait aussi plus de 3.500 morts, et privés des centaines de milliers d'enfants d'école. 

Des militants séparatistes ont même été condamnés à mort pour des meurtres d'écoliers dans le Sud-Ouest au début de ce mois de septembre. Les séparatistes s'en prennent régulièrement aux écoles, accusées d'enseigner en français. 

Quels risques ce 1er octobre ?

Ce 1er octobre, les soldats réguliers camerounais se préparent encore à des combats. D'autres ont déjà fait de nombreux morts ces deux dernières semaines. Le pouvoir central promet des sanctions en cas de non-respect des mesures d'interdiction ce vendredi.

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