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"Il était une fois la naissance du Staat Kamerun 1884-1914"

Elisabeth Asen
30 octobre 2024

C'est le thème d'une exposition au Musée national du Cameroun à Yaoundé, consacrée à l'histoire coloniale allemande du pays, qui a suscité la réaction de la secrétaire d'État allemande Katja Keul.

Chemin de fer en construction au Cameroun par les Allemands | Photo prise en 1903
"Il était une fois la naissance du Staat Kamerun 1884-1914" est une exposition qui se penche sur la période coloniale allemande au Cameroun, marquée par la création du Staat Kamerun, une colonie allemande établie officiellement en 1884 et administrée jusqu'en 1914. Image : akg-images/picture alliance

Pour les organisateurs de l’exposition "Il était une fois la naissance du Staat Kamerun 1884-1914", cet événement ouvre un dialogue entre les faits historiques et les objets d'art abordant la période de la violente intrusion de l'Allemagne impériale sur le territoire camerounais.

De nombreuses personnalités ont pris part à la cérémonie d'ouverture, à l’instar de Katja Keul, secrétaire d'État auprès du ministère allemand des Affaires étrangères, qui a exprimé sa satisfaction au micro de la DW.

Entretien :

Katja Keul : Oui, c’est une exposition remarquable. Je me souviens qu'il y a deux ans, lorsque je suis venue ici pour la première fois, j'avais évoqué avec la princesse l'idée de transférer l'exposition de Hambourg au Cameroun. Et c'est fantastique de revenir aujourd'hui, après deux ans, et de constater le succès de ce projet.

DW : À votre époque, les enfants connaissaient-ils au moins l'histoire de la colonisation ? Vous, par exemple, que saviez-vous de cette histoire, et comment la perceviez-vous ?

Katja Keul est secrétaire d'État allemande, engagée notamment dans des discussions sur le passé colonial de l'Allemagne et les processus de restitution des objets culturels. Son implication dans l'exposition au Cameroun montre une démarche active pour initier un dialogue sur ce passé commun et promouvoir la coopération.Image : Alemnew Mekonnen/DW

Katja Keul : Il est vrai qu'à l'école, nous n'étudiions que peu le colonialisme. On abordait un peu l’histoire de la Namibie, en parlant des Héréros et des Namas. Cela apparaissait de manière superficielle dans les cours d'histoire, mais c’était insuffisant. Pour en savoir davantage, il fallait faire des recherches par soi-même.

Ces trois dernières années, je me suis beaucoup penchée sur le passé colonial dans divers pays. Finalement, on découvre un potentiel énorme : c'est fascinant. En travaillant ensemble sur ce passé, même s'il est douloureux et marqué par la violence, nous pouvons, pour l’avenir, en tirer une force qui nous permet de célébrer ensemble.

Je pense que cela en vaut la peine, car aujourd'hui, dans ce monde, nous devons collaborer pour relever les défis du futur. Seuls, nous n'y arriverons pas ; il est impératif de travailler ensemble. Et pour cela, pour bâtir un partenariat, nous devons comprendre notre passé. Or, en Allemagne, nous le connaissons encore trop peu.

DW : Cette grande exposition annonce-t-elle quelque chose de positif ?

Katja Keul : Oui, bien sûr, c'est un débat que nous menons ensemble sur la restitution. Les musées en Allemagne sont très ouverts à ce processus, et je me réjouis de la création d'un comité au niveau gouvernemental, car il est nécessaire.

Des personnes venues du Cameroun se rendent dans les musées en Allemagne pour retrouver des objets. Mais il faut un processus non seulement en Allemagne, mais aussi au Cameroun. Le gouvernement camerounais a d'ailleurs mis en place une commission pour que nous puissions échanger sur les questions de restitution. Car c'est complexe : il ne s’agit pas seulement de restituer des objets, mais de mener un processus de recherche de vérité, de traçabilité des provenances. Aujourd'hui, je perçois une dynamique positive autour de ce processus.

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