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Au Cameroun, voici Danielle Bama, conductrice de train

Joël Kouam | Sandrine Blanchard
8 octobre 2024

Danielle Bama est l'une des rares conductrices de train de marchandises au Cameroun. La Deutsche Welle l'a rencontrée.

Gare de Muanza (Mozambique) - illustration
Un train et des personnes debout et assises sur des rails Image : Getty Images/AFP/G. Guercia

Danielle Bama est Camerounaise, âgée de 26 ans et c'est l'une des jeunes rares conductrices de train de la seule compagnie ferroviaire du Cameroun. La jeune femme a suivi un apprentissage et s'est lancée par curiosité dans ce métier. Aujourd'hui, c'est devenu une passion et Danielle Bama espère donner l'envie à d'autres jeunes filles de se lancer dans ce métier. Pour le moment, elle ne conduit que des trains de marchandises mais rêve déjà de conduire aussi des trains de passagers.  

Début du service à 6h

Tous les matins, Messi Bama Danielle prend son service à Yaoundé à 6 heures, heure locale.

Avant chaque prise de service, contrôle d'alcoolémie et inscription sur le bordereau d'arrivée.

"La première action que nous menons, raconte-t-elle, c'est une réunion de sécurité. Après la réunion de sécurité, si la machine est à disposition au dépôt, je prends la machine, on me donne la voie libre, je sors je vais en gare, j'attends les consignes du chef de gare avant de commencer mes manœuvres."

Danielle Bama vérifie alors que la machine est en état de fonctionnement.

Danielle Bama, seule à bord du train au Cameroun

03:41

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Fierté et admiration

Il lui arrive encore d'être surprise d'en être arrivée là. Au début, elle ne pensait pas que ce métier était pour elle. Elle l'a même refusé, dans un premier temps.

"Tout le monde m'a tiré les oreilles à la maison jusqu'à ce que je change d'avis, que je dépose les dossiers et c'est comme cela que j'ai concouru. J'ai eu le concours et je me suis retrouvée ici", se souvient la jeune femme.

Désormais, Danielle Bama a trouvé sa place. Elle est fière de susciter l'admiration de certains de ses concitoyens qui ne s'attendent pas à voir une femme aux commandes d'un train.

"Aujourd'hui l'environnement de travail est plutôt tranquille, c'est plutôt bien, chose qui n'a toujours pas été le cas au début, concède-t-elle. Pourquoi ? Parce qu'en tant que femme, lorsqu'on arrive nouvellement dans un endroit surtout au milieu de tous ces hommes, on a beaucoup du mal à s'adapter. Et pour nous qui n'avons pas peut-être vécu avec les hommes auparavant, que ce soit au collège, que ce soit à l'université, ça fait un peu on se braque sur soi. Mais tout dépend aussi de la manière à eux de nous accueillir. Bon, étant ici vraiment nos collègues sont très chaleureux."

Reconnaissance des capacités

Jean-Paul Ngono, collègue de Danielle Bama, reconnaît pleinement les capacités de la conductrice : "Vous voyez, une jeune dame comme ça non seulement elle conduit la locomotive, elle fait les petits diagnostics et gère les différentes pannes, donc elle fait beaucoup de choses, elle travaille très bien."

Danielle ne compte pas rester toute sa vie conductrice manœuvre à la gare de Yaoundé.  Elle compte bien devenir un jour conductrice principale… pour transporter des passagers sur les lignes de voyage de la compagnie Camrail. Et pour atteindre son objectif, dit-elle, elle est prête à se donner "à fond".

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